Il ne reste rien de leur passage. Ou presque. Il y a une semaine encore, près de 300 petites tentes occupaient une partie du terre-plein central de l’avenue du Président-Wilson, à La Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Plus de 600 migrants avaient trouvé refuge sur ce bout de macadam végétalisé situé à 1 kilomètre du centre humanitaire parisien du boulevard Ney (18e), dont beaucoup avaient été refoulés, faute de place.
Quarante-huit heures après leur évacuation, le 16 décembre au matin, les lieux étaient déserts. Plus de tentes, plus d’exilés, plus de bénévoles distribuant cafés et sandwiches… et plus de riverains : les « Jardins Wilson » sont désormais condamnés par des grilles hautes de deux mètres s’étirant sur 600 mètres de long environ. Ultime rempart intérieur contre un phénomène qui a pris de court les pouvoirs publics.
La ville de Saint-Denis n’est pas la seule à opter pour ce dispositif dissuasif, destiné à empêcher les migrants de se réinstaller. « Un espace public clôt, c’est horrible, ces cages à ciel ouvert sont lamentables et inutiles, s’indigne Eric Duval, 53 ans, Dionysien depuis près de vingt ans. Si, demain, les migrants parviennent à y pénétrer, que va-t-on faire ? Construire un mur ? » A l’instar de celui de Calais (Pas-de-Calais) – quatre mètres de hauteur, un kilomètre de long – qui vient d’être achevé le long de la rocade menant au port. (…)
Merci à cathyB