Incarcéré depuis 18 mois dans l’attente de son procès, Brahim, 32 ans, est mis en examen pour tentative de meurtre sur des gendarmes et conduite sans permis ni assurance. Il vient de faire appel, en vain, d’une ordonnance prolongeant sa détention provisoire. A peine amené dans le box par l’escorte, le jeune homme décide de rester assis.« Je suis fatigué », répond-il à la présidente qui lui demande de se lever.
Le 1er juillet 2015, il a percuté l’arrière d’un véhicule de la gendarmerie sur l’A 10, près de Mer. Un gendarme s’était blessé en sautant dans un fossé (65 jours d’incapacité totale de travail), sa collègue, assise au volant, avait été touchée aux cervicales (cinq jours d’ITT). Pour les militaires, il s’agissait d’un acte délibéré, le conducteur ayant donné un coup de volant brutal dans leur direction. Ce que nie Brahim qui invoque l’accident.
Ce jeune homme, condamné à 13 reprises, était sorti de prison le 16 juin précédent et roulait malgré un permis annulé. Selon ses explications, il avait décidé de faire un tour pour décompresser après avoir perdu une forte somme au PMU. Il affirme avoir eu un malaise lié à une hypoglycémie suite à l’absorption d’une boisson énergisante. Les dépistages d’alcool et de stupéfiants se sont avérés négatifs. Le conducteur n’avait pas de téléphone portable. L’expert auto n’a décelé aucune défaillance technique sur sa Twingo, il a relevé simplement un dépôt de gomme au sol dû au changement de direction mais aucune trace de freinage. L’expert médical, lui, a écarté l’hypothèse d’un malaise par hypoglycémie, la boisson absorbée ne comportant ni excitant, ni stimulant.
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La cour a prolongé sa détention provisoire.