La police municipale a dressé plus de 500 procès-verbaux depuis janvier 2016 afin de mettre fin à la «mendicité agressive» de réfugiés à un point stratégique de la ville.
C’est une mesure surprenante qui est actuellement appliquée dans la commune d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Depuis le début de l’année, la mairie de la ville a dressé plus de 500 procès-verbaux d’un montant unitaire de 11 euros à plusieurs dizaines de mendiants qui se regroupent autour du carrefour de l’Europe, un rond-point très fréquenté de la ville puisqu’il dessert notamment le grand centre commercial de O’Parinor. Contacté par Le Figaro, le maire (LR) Bruno Beschizza affirme avoir agi à la suite «de multiples plaintes des administrés qui ont peur d’être agressés». L’an dernier, il avait pris des arrêtés «anti-mendicité agressive» mais ceux-ci ont été annulés par le tribunal administratif de la ville.
Après cette décision de justice, il a tenté d’alerter le préfet de Seine-Saint-Denis. Et s’est heurté à un refus de lui venir en aide: «J’ai d’abord demandé au préfet de prendre une mesure afin de faire cesser cela, mais il m’a répondu qu’il n’avait aucun moyen légal de le faire». Le maire a alors décidé de s’appuyer sur un article du Code de la route, qui permet de sanctionner les personnes traversant la chaussée hors des passages piétons. «Quand j’ai découvert l’article R412-43 du Code de la route, je n’ai pas hésité», reconnait-il.
Bruno Beschizza affirme que les mendiants, des réfugiés syriens pour la plupart, «se baladent avec leurs enfants entre les véhicules, au milieu de la chaussée, et représentent un vrai danger public». Une situation confirmée par un riverain travaillant dans un restaurant du centre commercial O’Parinor: «Quand on se trouve au feu, ils toquent sur les vitres de façon très agressive. En général, ils sont toujours au moins une dizaine sur le rond-point.»
Contactée par Le Figaro, la préfecture confirme avoir été saisie par le maire d’Aulnay-sous-Bois. Mais réfute avoir été mise au courant d’une pratique de «mendicité agressive», la seule pénalement répréhensible: «La mairie et les services de police ne nous ont pas signalé de phénomène de mendicité agressive sur le carrefour de l’Europe». La préfecture précise que «lors d’un contrôle effectué le 18 novembre dernier, les dix personnes contrôlées étaient de nationalité roumaine ou bulgare. Huit personnes ont été considérées en situation irrégulière et se sont vues notifier une obligation de quitter le territoire».
Cette mesure de verbalisation appliquée depuis deux ans et dénoncée par l’opposition de la ville ne semble pas cependant efficace en raison de l’insolvabilité des contrevenants. Ce qu’un témoin confirme: «Cela fait deux ans que j’emprunte le carrefour, et je les ai toujours vus là». Le maire, lui, compte bien continuer à être intransigeant quant à ces verbalisations jusqu’à l’intervention prochaine, il l’espère, de l’État: «À un moment, il faut rappeler qu’il y a des règles en France», conclut-il.
Merci à Neuneu. et oxoxo