Le premier ministre Bernard Cazeneuve indique dans Le Journal du dimanche qu’il ne soutiendra aucun candidat pour la primaire à gauche. Il appelle la gauche à se rassembler «au regard du risque de rabougrissement et de recul que représentent pour le pays les populismes et les conservatismes».
«La meilleure manière d’aider la gauche et notre candidat est que le gouvernement gouverne et réussisse. Chaque ministre doit donc se consacrer pleinement à sa tâche», explique-t-il en se disant persuadé que le vainqueur de la primaire de la gauche, quel qu’il soit, devra «valoriser le bilan» du quinquennat de François Hollande. […]
Sans citer Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon, il met en garde contre les «initiatives personnelles», soulignant que «l’Histoire jugera très durement ceux qui, par obsession de leur destin ou de leur ego, ne l’auront pas compris». […]
Tout en se défendant de «taper» sur quiconque, le premier ministre entend «exprimer» ses «convictions», «sans agressivité». Et s’il «respecte» François Fillon, il juge que le projet de ce «conservateur» est «dangereux». «François Fillon est le candidat d’une droite pour laquelle ‘réforme’ veut dire ‘recul’ et ‘modernisation du pays’ signifie ‘destruction de notre modèle social’», accuse-t-il. «Son projet est dangereux. Il est dangereux pour l’Etat et les services publics, pour la solidarité, pour l’égalité des droits.» […]
Quant à Marine Le Pen, «chacune de ses propositions est une impasse dissimulée derrière un mensonge».
[…]«La vision de la France portée par Marine Le Pen tourne le dos au message que le monde a appris à aimer de notre pays. Face à cette menace, j’appelle les Français à croire en eux-mêmes et à ne pas s’engager dans une aventure funeste», plaide Bernard Cazeneuve.