Le Figaro publie les extraits de la synthèse confidentielle sur les événements de la nuit de la Saint-Sylvestre en Île-de-France.
Que s’est-il réellement passé à Paris et dans l’ensemble de sa région le soir du Nouvel An? Le Figaro dévoile le contenu de la «synthèse opérationnelle» de la Direction de la sécurité de la police d’agglomération parisienne (DSPAP) déposée le lendemain même des événements sur le bureau du préfet de police de la capitale, mais aussi sur celui du ministre de l’Intérieur. L’on découvre alors que policiers et pompiers ont eu bien du fil à retordre pour une soirée «sans incident majeur» comme l’a qualifiée le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux. Ne serait-ce qu’au regard du nombre de véhicules brûlés: 217 au total, dont 76 par propagation (voir notre carte). Sans oublier deux véhicules à deux roues, eux aussi partis en fumée.
Pour Paris et la petite couronne [;..] « 202 interpellations réalisées (183 en 2015), 168 mesures de garde à vue (152 en 2015), 134 véhicules incendiés (111 en 2015), dont 51 endommagés par propagation (33 en 2015), 8 jets de projectiles, dont 2 mortiers tirés contre les forces de l’ordre (22 en 2015 dont 2 mortiers), 2 policiers blessés (4 en 2015).» Mais «pas d’affrontement direct entre groupes (comme en 2015)».
Il faut ajouter à ce tableau celui de la grande couronne: 83 véhicules incendiés, dont 25 par propagation, mais aussi 6 jets de projectiles, dont l’un a justifié 4 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD), à Chatou (Yvelines). La policemunicipale a été visée, pour sa part, à Argenteuil (Val-d’Oise) et Chelles (Seine-et-Marne). La Préfecture de police déclare également un local incendié et moult «feux de containers». À Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) un «feu de détritus» s’est soldé par «800 m3 de divers objets brûlés», avec les nuisances que cela suppose.
Les actions de police sur la voie publique ont tourné au festival. En Seine-Saint-Denis, les affaires pleuvaient: «Deux arrestations pour dégradations volontaires», à Épinay-sur-Seine ; deux autres «pour détention d’une arme de poing et transport de produits incendiaires» à Neuilly-sur-Seine ; cinq «pour détention d’un engin incendiaire», avec, à chaque fois, des gardes à vue.
À Aulnay-sous-Bois, «23 heures, rue du Bailly-de-Suffren, les effectifs de la BAC locale ont arrêté cinq individus, aux visages dissimulés par des cagoules, qui étaient en possession de bouteilles d’acide, d’aluminium, d’un briquet et de piles.» Cinq mineurs âgés de 14 à 15 ans. Tous emmenés au poste. […]
De l’autre côté du périphérique, dans les Hauts-de-Seine, la police résume son 31: «Incendies de véhicules et policiers pris à partie sur les communes d’Asnières-sur-Seine et de Gennevilliers.» En Seine-Saint-Denis, même constat clinique: «Des faits d’incendies de véhicules ont été recensés sur de nombreuses communes de ce département et plus particulièrement sur les communes d’Aulnay-sous-Bois, de Montreuil, de Saint-Denis et de La Courneuve.»
Reste le Val-de-Marne: «Des incendies de véhicules ont été recensés sur l’ensemble du département, avec des policiers pris à partie plus particulièrement sur les communes de Villeneuve-Saint-Georges, de Champigny-sur-Marne et de Limeil-Brévannes, nécessitant l’utilisation d’une douzaine de grenades lacrymogènes par les effectifs locaux et les forces mobiles pour disperser les groupes hostiles.» On n’ose imaginer le bilan final si la police n’avait pas été là.
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