L’État a versé 1,5 million d’euros par mois aux migrants installés à Calais via l’allocation pour demandeur d’asile. Ce qui alimentait l’économie souterraine du camp.
Ceux qui l’avaient baptisé « bidonville d’État » n’étaient pas loin de la vérité. Chaque mois, les pouvoirs publics déversaient sur le campement de migrants de Calais plus d’1,5 million d’euros. Non content d’avoir créé de toutes pièces ce bidonville géant, en obligeant en mars 2015 les résidents des petits camps disséminés dans le centre-ville à s’y réunir, l’État a ensuite « subventionné » à son insu l’économie informelle de ce lieu qu’il a finalement fini par démanteler… […]
En octobre 2016, les 4 494 demandeurs d’asile du bidonville ont donc perçu – comme les mois précédents – leurs 360 euros d’allocation pour demandeur d’asile (ADA). Au total, plus de 1,5 million d’euros mensuels étaient ainsi injectés dans l’économie souterraine du bidonville… Dit autrement, les pouvoirs publics alimentaient chaque mois d’une main les commerces du lieu qu’ils s’employaient de l’autre à démanteler.
Avec un an d’allocations, les demandeurs d’asile pouvaient espérer financer un passage pour Douvres. Pas un « passage garanti » (plutôt facturé 10 000 euros), mais une traversée low cost… Avec dix-huit mois d’ADA, on pouvait « acheter » aux mafias locales la gestion d’une petite boutique sur l’avenue principale, une de ces échoppes que la préfète du Pas-de-Calais a plusieurs fois tenté de faire fermer.
Le directeur de l’OFII, Didier Leschi, dont les statistiques ont permis cette mise à jour, y lit la confirmation rétroactive « qu’il y avait bien urgence à évacuer » cette ville sans banque, qui n’était pas vraiment une société sans argent.
Le Monde
Merci à handsome55