L’anxiété généralisée alimente la montée des mouvements nationalistes, encouragée par les battements de tambour du populisme. Les partis anti-immigration et anti-établissement tirent parti de l’inquiétude du public, et prennent pied dans les systèmes politiques tout autour du globe. Mais aussi alarmant que tout cela puisse paraître, il existe des chances d’échapper à ce désastre potentiel.
L’un des plus puissants antidotes au populisme, nous l’avons sous les yeux. De nombreuses villes de par le monde sont en train de réinventer de fond en comble leur action politique, économique et environnementale. Certaines d’entre elles se construisent une vision du futur positive, inclusive et plurielle, tandis que les dirigeants nationalistes répandent la peur, ferment les frontières et construisent des murs. “Les villes sont l’avant-garde de la cosmopolis mondiale“, soutient Timothy Garton Ash, professeur d’Études européennes à l’université d’Oxford, “avec des gens venus de partout – de toutes religions, de toutes langues, de toutes cultures – vivant et travaillant côte à côte, les stéréotypes de l'”Autre” répandus par le populisme sont réfutés par l’expérience quotidienne.”
Ce sentiment d’appartenir à une ville protège des idées du nationalisme. Comme l’explique Ivo Daalder du Chicago Council on Global Affairs, “nous ne vivons plus dans un monde divisé entre gauche et droite, progressistes et conservateurs, mais entre ouverture et fermeture. Les villes – et tout particulièrement les grandes villes, les villes mondiales – sont l’avant-garde de l’ouverture, elles poussent à l’ouverture des frontières, à l’ouverture des marchés, à l’ouverture des sociétés et à l’ouverture des esprits. Ces villes sont notre meilleure défense contre le nationalisme fermé et le populisme qui infectent nos sociétés.”
[…] Benjamin, l’architecte du Parlement mondial des maires, pense que “les nations ont l’esprit de clocher et des vues étroites – elles sont les adversaires du changement et du progrès – tandis que les villes sont les conservatoires du multiculturalisme, de la tolérance et de la société ouverte.”
[…]
La création de ce que l’on appelle des “villes-sanctuaires” est un moyen prometteur de vaincre le populisme. Ce sont des municipalités qui développent des politiques et des programmes pro-immigration. […] il y en a environ 300 dans les seuls États-Unis. […]
Le futur appartient aux villes et non aux États-nations. […]
(Traduction Fdesouche)
World Economic Forum (Forum économique mondial)