07/01/2017
Quatre djihadistes d’Albertville, dont deux comparaissaient libres, dormiront tous en prisons ce soir. Ils ont été condamnés à des peines de six à huit ans de prison pour avoir passé quelques semaines en Syrie, en partie dans les rangs de l’EI. Les quatre Savoyards ont été déclarés coupables d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le procureur, tout en parlant d’« échec carcéral » dans ce type d’affaires, et en mentionnant le risque d’une radicalisation encore plus forte en détention, avait dit n’avoir pas d’« hypothèse alternative » à la prison.
Lorsque l’audience est levée, Christian Bouvier (29 ans) et Mohamed Benseghir (28 ans) sont réconfortés quelques minutes par leurs avocats, avant de se voir passer les menottes. Les deux hommes, qui avaient été libérés sous contrôle judiciaire en attendant le procès, ont été condamnés à six ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt, ce qui signifie qu’ils ont été immédiatement incarcérés. Une décision incompréhensible pour leur défense, qui avait plaidé la réinsertion réussie de ces deux pères de famille, ayant chacun trouvé du travail, et qui avaient dit à l’audience avoir fait une « énorme erreur ». « Le tribunal n’a pas su prendre une décision courageuse », déplore Me Florian Lastelle, conseil de Christian Bouvier. La présidente prend quelques minutes pour expliquer cette peine de prison, qui n’a pas été assortie de la période de sûreté que demandait le parquet.
Elle constate la « réinsertion sociale » des deux hommes, mais estime que leur retour de Syrie ne faisait pas d’eux « des repentis », parce qu’il aurait été motivé par une déception sur l’accueil qui leur a été réservé dans le pays, plus que par une rupture avec l’idéologie du djihad. Le tribunal condamne également Oualid Jebali (31 ans) à six ans d’emprisonnement, sans période de sûreté. En comptant les deux années passées en détention provisoire, il pourra bientôt prétendre à un aménagement de peine. À l’audience, ce prévenu jovial avait demandé à la justice de lui donner « une chance ». Il pleure en entendant sa condamnation.
À sa décharge, le procureur avait relevé qu’il fumait du cannabis en détention, ce qui serait révélateur d’une rupture avec l’islam radical.
La peine la plus lourde est pour Majoub Ettabaai (26 ans), qui, selon le procureur, présente le plus fort risque de « réitération ». Il est condamné à huit années d’emprisonnement, avec une période de sûreté des deux tiers. Lors de son interpellation en novembre 2014, le jeune homme, particulièrement froid à l’audience, préparait, selon les enquêteurs, un nouveau voyage en Syrie pour rejoindre son frère resté sur place.
Trois des quatre individus ont été interceptés dans un bus par les services secrets turcs en mars 2014. Les quatre ont été interpellés en France en novembre 2014. Le tribunal a relevé que ce voyage, avec des aéroports et des dates de départ différents, avec femmes et enfants, avait été « parfaitement organisé », (…)
Le Point
Merci à handsome55
04/01/2017
Quatre hommes, membres présumés d’une importante filière jihadiste au départ d’Albertville (Savoie), répondent cette semaine d'”association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste” (AMT) devant le tribunal correctionnel de Paris.
Christian Bouvier (29 ans), Mohamed Benseghir (28 ans), Oualid Jebali (31 ans) et Majoub Ettabaai (26 ans) sont jugés depuis mardi et jusqu’à vendredi pour avoir séjourné en Syrie en 2014.
Les trois premiers sont soupçonnés d’avoir participé à des entraînements et des patrouilles armées du groupe Etat islamique. Le dernier, en plus d’organiser le soutien de certains jihadistes “sur zone”, aurait lui projeté de regagner la Syrie au moment de son interpellation en novembre 2014.
MM. Jebali et Ettabaai, qui ont chacun un frère se trouvant dans la zone contrôlée par l’EI, sont détenus. Les deux autres comparaissent libres, sous contrôle judiciaire.
(…)
Environ 700 Français se trouvent actuellement en Irak et en Syrie aux côtés du groupe Etat islamique, selon les autorités françaises.
Au 31 décembre 2016, 348 personnes étaient mises en examen en France pour AMT délictuelle ou criminelle.
Le Point