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Notre pays est une terre de mission et d’influence pour le président turc. Ses envoyés très spéciaux opèrent dans les hautes sphères comme en sous-sol, quitte à compromettre la fragile coexistence des communautés.

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En novembre dernier, un prestigieux institut de recherches français est contacté par un cabinet de relations publiques d’Ankara. Objectif : missionner les chercheurs pour réhabiliter l’image de la politique turque. La requête émane directement du Premier ministre turc. Et de son président. Elle n’est pas surprenante, bien que les universitaires concernés l’aient reçue avec un enthousiasme modéré. Depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, ses agents interviennent directement en France.
Avec une communauté turque de 600 000 âmes, notre pays est en effet un terrain de chasse privilégié. Les lobbyistes s’affairent à tous les étages : grandes manœuvres diplomatiques ou opérations souterraines. Il ne s’agit pas seulement du très chic Institut du Bosphore, coprésidé par Anne Lauvergeon, ex-patronne d’Areva, un think tank créé naguère par le patronat d’Istanbul, la Tusiad, pour promouvoir l’entrée de la Turquie dans l’Europe. Ce salon où causent la plupart des intellectuels et des politiques français, de droite comme de gauche, d’Alain Juppé à Elisabeth Guigou, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Fondé avant le règne de l’AKP, avec le soutien de Michel Rocard qui était un fervent partisan de l’intégration, la bénédiction d’Alexandre Adler, de Bernard Guetta et d’un nombre impressionnant de journalistes, l’Institut du Bosphore, de tendance laïque, est aujourd’hui très embarrassé par le virage dictatorial et religieux pris par Ankara. Un peu tard pour s’apercevoir que l’islamisme n’arrange que très provisoirement le business ! Mais le régime a placé d’autres pions sur l’échiquier hexagonal.
Depuis quelques années, un homme directement lié au clan Erdogan, à travers la famille de son épouse, Emine Erdogan, s’est ainsi hissé au sommet de la hiérarchie du Conseil français du culte musulman. Ahmet Ogras, vice-président du CFCM, pourrait bien accéder en 2017 à la présidence suprême de cette institution si elle ne change pas ses statuts et le système de la présidence tournante. Pourtant, Ahmet Ogras est un salarié du gouvernement turc, payé par le Diyanet, l’organisme en charge des affaires religieuses.
(…) Marianne

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