Les militants, arrêtés dans la vallée de la Roya suite à une dénonciation, comparaîtront au tribunal correctionnel en mai, pour aide au séjour et à la circulation de personnes en situation irrégulière.
Vendredi après-midi, deux voitures suivent la route entre Breil-sur-Roya et Sospel. A bord, quatre militants et neuf migrants. «Dans la vallée, on était débordés. Ce soir-là, on ne pouvait pas loger tout le monde dans des conditions correctes. Alors on a décidé de les emmener dans une maison sur une autre commune de la vallée de la Bévéra, raconte Sylvain, le mari de Françoise, l’une des interpellés. C’était soit ce transport, soit une nuit sous la tente alors que la température tombe à -3 en ce moment.»
Mais le convoi n’arrivera jamais à destination. Dénoncée, la petite troupe est rattrapée et interpellée par les gendarmes à Sospel. «Ces personnes ont choisi de mettre en place un stratagème qui consistait à éviter l’un des douze points de contrôle qui émaillent la “bande des vingt kilomètres” de frontière», explique le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.
L’objectif du quatuor était de déposer les migrants quelques mètres avant le barrage des gendarmes, passer la frontière sans passager puis les récupérer un peu plus loin. Les migrants, eux, rejoignent les voitures à pied, en empruntant des sentiers éloignés du point de contrôle.
«Ce stratagème est constitutif d’une atteinte à la loi», rappelle le procureur. Interpellés avec six des migrants (dont plusieurs mineurs), les quatre militants décident de rester silencieux, même en garde à vue. «On change de stratégie, dit leur conseil, maître Maeva Binimelis. On ne veut pas apporter une preuve de culpabilité sur un plateau d’argent. A chacun son travail, celui de la gendarmerie est de rechercher la vérité.» […]
Libération
Merci à C’