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Le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo était décimée par deux djihadistes. Pour Fatiha Boudjahlat, comme être Charlie, c’est être français, il fallait imposer l’alternative : soyez Charlie ou quittez la France !


Le slogan « Je suis Charlie » fut créé, adopté et s’adressait aux vivants, nous unissait dans le deuil national autour de nos compatriotes. Certains refusèrent et ce slogan et ce deuil et le caractère national du deuil, sens de la mobilisation du 11 Janvier. Et au « Je suis Charlie » républicain, on opposa le « Je suis Charlie-Martel » des identitaires, et le « Je suis Charlie-Coulibaly » des indigénistes, et la lâcheté des accommodants, comme Jean-Louis Bianco qui écrit dans le fascicule L’Après-Charlie, destiné aux jeunes et aux enseignants, en réponse à l’interrogation de jeunes qu’il juge « légitime »: « Bien sûr, on peut ne pas être « Charlie » ! Cela fait partie de la liberté d’opinion. » Non, on ne pouvait pas et on ne peut pas ne pas être Charlie. On ne pouvait pas laisser la possibilité à des gens vivant avec nous de refuser une condamnation claire d’un droit à tuer. Cela ne relevait pas de la liberté d’opinion, tout comme le racisme, l’antisémitisme, l’apologie du terrorisme ne relèvent pas de la liberté d’opinion. Nous avons eu la bêtise de laisser l’indignation face à cette tuerie au bon vouloir des gens. Nous en avons fait un objet relevant de la liberté d’opinion. Nous avons eu tort.
C’est une alternative que nous aurions dû imposer et assumer : être Charlie et appartenir à la communauté nationale, ne pas l’être et s’en exclure.
(…) Soyez Charlie, ou quittez la France: voilà l’alternative ferme qu’il aurait fallu poser. Parce que Charlie portait les valeurs les plus universelles de la France: la liberté d’expression, la liberté de croire et de ne pas croire, la liberté de ne pas considérer comme sacré un homme, un dogme. Choisir de s’exclure du deuil national, c’était aussi s’exclure de la communauté nationale. Il est temps de demander de la cohérence à ces ennemis déclarés, de leur demander de joindre à la parole de haine, le geste du départ du territoire. Au lieu de cela, c’est l’inverse qui s’est produit: les médias, les intellectuels ont basculé dans la plus navrante des obséquiosités vis-à-vis des indigénistes et des islamistes. Le féminisme s’est perdu et a trahi les femmes: ce relativisme de la gauche-à-remonter-dans-le-temps, qui répond à l’exclusion des femmes d’une pratique normale des loisirs et de la circulation dans l’espace par des références aux cafés ouvriers du XIXème siècle, et aux bains habillés de 1900.
(…) Le figaro

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