En cette année de célébration de la Réforme, on s’intéresse aussi beaucoup aux côtés obscurs de Martin Luther, en particulier à sa haine des juifs. On accorde moins d’attention au fait que le réformateur voyait dans l’islam une menace, comme tant de ses contemporains. […]
Au temps de Martin Luther, les puissances chrétiennes d’Europe sont divisées, elles se font la guerre. Mais ce qui unit certaines d’entre elles, c’est l’ennemi commun islamique : l’Empire ottoman, “les Turcs”, comme on disait alors. Toute sa vie, Martin Luther s’est penché sur le problème des “Turcs”. Dans un premier temps, il s’est prononcé contre une croisade contre les Turcs. Il est convaincu que les Turcs sont une punition divine. […]
À cause de cette position, Luther est traité par l’Église catholique d'”ami des Turcs”. De son côté, Luther se sert aussi des “Turcs” pour attaquer l’Église catholique. […] Il écrit : “Comme le pape est l’Antéchrist, le Turc est le diable en chair et en os.”
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[…] 1529 : “Les Turcs devant Vienne”. Un événement qui va se graver dans la conscience européenne. Dans cette situation, Martin Luther reconsidère sa position sur la guerre contre les Turcs. Il compose sa “Prédication aux armées”, il est maintenant favorable à ce que les puissances européennes agissent militairement contre les Turcs.
L’islam est pour Luther une doctrine fausse, une hérésie chrétienne. […] En même temps, Luther reconnaît aux “mahométans” des qualités : “Ils ne consomment pas de vin, ils ne boivent pas et ne se goinfrent pas comme nous le faisons […]”
Luther considère aussi avec envie le culte islamique :” […] Car les femmes s’y trouvent dans un espace à part et elles sont si couvertes qu’on ne peut les voir.”
Mais toutes ces choses que Luther semble admirer ne sont pour lui en définitive qu’une imposture du diable.
“Toutes les ordures que le diable a répandues de temps à autre par l’intermédiaire d’autres hérétiques, il les a vomies en une seule fois par la bouche de Mahomet.”
[…]
Pourtant, vers la fin de sa vie, Luther prend position pour la diffusion du Coran en Allemagne. […]
“C’est pourquoi je pense qu’il est utile et nécessaire de traduire en allemand ce petit livre, afin que nous les Allemands puissions nous rendre compte du caractère ignoble de la foi de Mahomet […]”
(Traduction Fdesouche)
Deutschlandfunk