L’accueil d’1,1 million de migrants en 2015 et 2016 a eu sur l’économie allemande l’effet d’un véritable plan de relance. Suggérée par les économistes en fin d’année, cette hypothèse a été largement confirmée, jeudi 12 janvier, par l’institut fédéral de statistiques Destatis.
La croissance de l’économie allemande, qui s’élève à 1,9 % en 2016, est supérieure d’un demi-point à la moyenne des dix années précédentes (1,4 %). La hausse des dépenses de l’Etat et l’augmentation globale de la consommation liée à l’arrivée des réfugiés ont eu sur l’économie un fort effet d’entraînement.
L’Etat a été le principal acteur de ce phénomène : pour accueillir en urgence un million de personnes démunies, il a dépensé comme rarement dans l’histoire du pays. Vingt milliards d’euros ont été consacrés à l’accueil et aux soins des réfugiés en 2016. En conséquence, les dépenses publiques ont bondi de 4,2 %. Une telle progression n’avait pas été observée « depuis 1992, juste après la réunification du pays », a relevé jeudi matin Dieter Sarreither, président de Destatis.
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Nul doute que ces éléments vont contribuer à renouveler le débat sur les réfugiés en Allemagne, qui jusqu’ici était principalement abordé sous l’angle des coûts, ou de la sécurité. Or deux chiffres sont frappants : les 20 milliards d’euros dépensés par l’Etat pour accueillir les demandeurs d’asile correspondent presque exactement à l’excédent dégagé par l’Etat en 2016, qui s’élève à 19,2 milliards d’euros.
Reste la délicate question de savoir si l’économie pourra intégrer les nouveaux arrivants. Pour l’instant, seuls quelques dizaines de milliers de réfugiés ont trouvé un emploi. Et ce, malgré une forte demande des entreprises, qui peinent à recruter.
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Le Monde
Merci à (3r8èr3