Le contraste est saisissant. Aux 19e et 20e siècles, les élites avaient l’esprit national. Elles ne l’ont plus. Le soutien aux États-nations et à la tradition s’est modifié depuis les guerres mondiales, en particulier après 1968. L’idée de communauté, orientée auparavant vers le concret, le local et le social, s’est globalisée et en même temps atomisée. Ce n’est pas l’Occident qui a changé, ce sont les Occidentaux, et surtout les élites.
[…]Ce sont les autorités qui se sont rebellées contre l’héritage culturel sur les épaules duquel elles étaient juchées.[…]. Le monde a été bouleversé quand les élites nationales ont rejeté les nations et sont devenues au lieu de cela des apôtres de la mondialisation. Les normes transnationales liées à une foi à suivre à la lettre ne viennent donc pas seulement sur le plan démographique de l’immigration musulmane en Europe. Les élites universitaires, politiques, culturelles et économiques de l’Occident ont également été dénationalisées. Pas par l’islam, mais par une autre idéologie.
[…] Aujourd’hui la conception qui prédomine chez les gens de culture et chez les gens au pouvoir est le cosmopolitisme, malgré le fait que leur postnationalisme n’a pas de racines historiques, géographiques ou locales. […] […] le clergé mondialiste composé de 2500 hauts dirigeants, commissaires, ministres et célébrités, plus connu sous le nom de Forum économique mondial, se réunit la semaine prochaine […] dans le village alpestre de Davos en Suisse; dans un rapport, il met en garde contre les thèmes liés aux «questions de l’identité nationale, des valeurs culturelles et de l’origine ethnique ».
Les élites ont enfin compris que quelque chose ne va pas, mais elles ne savent pas quoi.
[…] L’Occident compris comme culture et comme civilisation – pas comme idéologie – pourrait se réveiller. Dans ce cas, ce qui existe ne subsisterait pas et on peut espérer que de nouvelles élites verront le jour. Il est temps de reprendre l’Europe aux mondialistes, tout comme il est nécessaire que nous reprenions le Danemark aux fédéralistes. Cela n’arrivera pas sans l’engagement et le courage civique des citoyens, cela n’arrivera que si nous faisons preuve d’audace et parvenons à canaliser le mécontentement dans de nouvelles formes politiques et culturelles et dans de nouvelles institutions.
(Traduction Fdesouche)
Jyllands- Posten