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Bougnat
Fini l’apéro au comptoir, fini le copieux plat du jour. Le Bougnat de Pantin devait servir ses derniers clients ce vendredi soir. Après cette fermeture, le petit restaurant auvergnat, ouvert au début du XXe siècle dans la rue Hoche, devrait rapidement être muré puis démoli. Sauf que l’association Pantin Patrimoine n’a pas dit son dernier mot : elle a symboliquement fait du lieu une « zone à défendre », une ZAD, ce vendredi midi. Symboliquement car personne n’a pour l’instant prévu de dérouler son sac de couchage sur la place Olympe-de-Gouges. Mais les militants, qui réclament de longue date un « moratoire sur la démolition », ont déployé banderoles et mots de soutien le long de l’établissement et projettent d’autres actions. En mai dernier, ils avaient lancé une pétition qui a recueilli plus de 2 000 signatures.
« Détruire le Bougnat, c’est supprimer un commerce de proximité, c’est détruire plusieurs emplois, c’est détruire un lieu de convivialité, argumente Louis-Pierre Samain devant une petite vingtaine de sympathisants. C’est aussi une table appréciée à Pantin. » « Notre demande, c’est de corriger le projet et d’intégrer le Bougnat dans le centre-ville, pour conserver un endroit un peu ancien et pittoresque », ajoute en aparté le président de l’association Michel Le Bec. De là à dormir sur place ? Pas dans l’immédiat en tout cas.
Dans le cadre de la zone d’aménagement concerté (zac) Centre-ville, le Bougnat doit être remplacé par un immeuble de 107 logements sociaux, un parking public de 120 places et des commerces en rez-de-chaussée. « Demandez leur avis à ceux qui ne peuvent pas se garer en centre-ville. Il y a des moments où l’on est obligé de restructurer l’espace urbain », commente Patrick Le Guillou, le directeur de la Semip, la société d’aménagement, qui raille la nouvelle « ZAD » du 93 : « Non mais ils se croient à Notre-Dame-des-Landes ! » Le « procès » fait par l’association est, selon lui, « mauvais » : « On a sauvé les Magasins généraux, les Grands Moulins… Dès que l’on peut conserver des éléments patrimoniaux, on le fait. »
Le Parisien

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