La comédienne Catherine Hiegel, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, joue dans « Un Air de famille », au théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris. Extraits de son interview dans le Monde.
[…]Vous parlez souvent de la mort…
J’ai l’âge où on commence à y penser drôlement. J’ai tout le temps peur. Je ne suis pas croyante. La vie me passionne. J’aime parler avec les gens. J’aurais pu être concierge. Je m’intéresse beaucoup à la politique et au monde. Ce qui m’énerve dans la mort, c’est qu’il se passera des découvertes, des scandales, des révolutions, peut-être la déchéance de Trump, peut être le retour de la gauche au pouvoir et je ne serai pas au courant !
Quel regard portez-vous sur ce monde qui nous entoure ?
Il y a une immense vague réactionnaire qui me fait peur, même dans mon propre pays. Une parole raciste s’est libérée, une sorte de racisme de bon aloi, qu’on peut mettre au pied du sapin. C’est invraisemblable. On s’est tous fait « Eric Zemmouré ». C’est insupportable. Comment se fait-il que ce monsieur ait un micro ouvert ? On devrait l’interdire pour apologie du racisme.
Vous vous êtes toujours revendiquée de gauche. Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ?
Etre de gauche c’est aimer ce qui est écrit sur les mairies : la liberté, l’égalité, la fraternité. Je vais voter à gauche. Je l’ai toujours fait. Ce n’est pas une influence familiale. Mon père votait De Gaulle. Peut-être est-ce parce que je suis une femme, mais je trouve plus d’humanité et de vertu dans la gauche que la droite. Le programme de M. Fillon me fait peur. Je n’oublierai jamais que c’est la gauche qui a aboli la peine de mort et qui a fait le mariage pour tous. L’avortement, ok, c’était sous Giscard. Mais grâce à une femme. […]
Merci à handsome55