Dans l’ombre de Benoît Hamon, Ali Rabeh est un proche de la première heure. Chargé de faire le lien entre le candidat à la primaire de la gauche et les départements, l’élu de Trappes prône une politique au contact des administrés. A 32 ans, il est surtout conseiller de l’ombre. Il s’est frayé un chemin vers les ministères sans oublier qu’il vient d’un quartier populaire.
Pour le qualifier, il choisit quatre mots américains qui claquent entre ses dents. «This is the man», lance comme un slogan Benoît Hamon quand on lui demande de nous décrire Ali Rabeh, proche de longue date. Lui qui a été son bras droit au parti socialiste, son directeur de campagne aux législatives de 2012, son chef de cabinet à l’Économie sociale et solidaire, son conseiller spécial quand il était ministre à l’éducation nationale: c’est l’homme qu’il faut avoir dans son équipe. «Je vous le dis, vous le verrez loin, très loin», se félicite le candidat à la primaire de la gauche, l’index levé fermement au ciel.
Ali Rabeh met sa veste en cuir et enfourche sa moto.
De Trappes, dans les Yvelines, circonscription de Benoît Hamon où il a été élu aux municipales de 2014 à la jeunesse et aux sports, il disait en mars dernier à Patrice Ribero, secrétaire général de Synergie-officier, un syndicat de policiers classé à droite: «Non, ma ville n’est pas Molenbeek». Parce qu’au sud de Paris, Trappes fait l’objet de beaucoup de fantasmes. Valeurs actuelles qualifie la ville de «poudrière islamiste». Ali Rabeh, lui, en est tombé amoureux.
En 2012, quand il est appelé au cabinet de Benoît Hamon à Bercy, il choisit de rester dans cette ville qui ne fait pas rêver. Il aurait pu s’offrir le luxe d’être du bon côté du périphérique, mais ce serait renier ses valeurs. Frank Underwood, le politicien cynique de la série House of cards? Son antithèse. La politique, pour Ali Rabeh, c’est un moyen, pas une fin. «Quand on est élu, on devient assistante sociale», explique celui qui faisait passer des dossiers individuels au ministre pour défendre une association ou une famille en détresse:
(…) Slate.Fr