L’économie mondiale ne s’était plus portée aussi bien depuis des années : les marchés boursiers renouent avec des records, les cours du pétrole sont repartis à la hausse et les craintes d’atterrissage brutal de l’économie mondiale, si présentes il y a un an, se sont estompées.
C’est pourtant dans une atmosphère tout sauf joyeuse que les dirigeants politiques, grands patrons et banquiers influents se retrouvent comme chaque mois de janvier au Forum économique mondial de Davos, dans les Alpes suisses.
[…]L’an dernier, personne à Davos n’imaginait que le trublion républicain puisse être élu président des Etats-Unis. Sa victoire au soir du 8 novembre, moins de six mois après le vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne, a fait l’effet d’un pied de nez aux principes chers à l’élite de Davos, de la mondialisation au libre-échange en passant par le multilatéralisme.
Le nouveau président américain se retrouve ainsi figure de proue d’un courant populiste qui gagne du terrain dans le monde développé et menace l’ordre démocratique libéral en place depuis l’après-guerre. Avec les élections à venir cette année aux Pays-Bas, en France et en Allemagne, et peut-être en Italie, la tension est palpable chez les participants au WEF.
[…]Moises Naim, de la fondation Carnegie pour la paix internationale, est encore plus direct : “Il y a un consensus qui se dégage pour dire qu’il se passe quelque chose d’énorme, de portée mondiale et par bien des aspects inédit. Mais nous n’en savons pas les causes, ni comment faire.”
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La question centrale à Davos […] sera peut-être pour l’élite mondiale de s’entendre sur les raisons profondes du désenchantement des populations vis-à-vis d’elle et de commencer à articuler une réponse.