Les parlementaires wallons devraient prochainement voter l’interdiction généralisée de l’abattage sans étourdissement en Wallonie.
Au cours d’un débat sur deux propositions de décret en cours d’examen, l’unanimité est rapidement apparue. Les textes seront soumis pour avis à la section législation du Conseil d’Etat. Mais l’issue ne fait aucun doute. Les textes émanent de la députée MR Christine Defraigne et du CDH Josy Arens. Tous deux ont noté que l’abattage sans étourdissement se fait non seulement à l’occasion de fêtes religieuses, tant du côté musulman que dans la communauté juive, mais aussi en dehors de celles-ci.
Résultat : des dizaines de milliers de moutons et de bovins sont égorgés sans étourdissement préalable pour rentrer dans les filières hallal et casher. Objectif des deux textes soumis au parlement et qui ont reçu l’aval du ministre de l’Environnement : mettre fin à toute dérogation permettant de se passer de l’étourdissement de l’animal pour des raisons religieuses.
« Il a été montré dans un rapport français que l’égorgement sans étourdissement cause des souffrances sévères qui peuvent durer 14 minutes, a indiqué Defraigne. Le problème, c’est que l’exception a dépassé largement le cadre de la consommation purement religieuse. La viande obtenue sans étourdissement parvient dans le circuit classique de commercialisation, parfois sans étiquetage. On constate une tendance à promouvoir sinon à généraliser l’abattage sans étourdissement alors que la viande n’est pas destinée à des fins religieuses ».
Les réticences des communautés religieuses ? « L’Indonésie, la Malaisie, Les Emirats arabes unis, la Jordanie acceptent l’importation de viande d’animaux abattus après avoir été étourdis, souligne Arens. La Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial de moutons abattus rituellement impose l’étourdissement. En Suède, en Suisse, au Danemark, en Slovénie, et en Islande l’étourdissement est obligatoire ». (…)