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« Connecter les réfugiés à la société civile ». C’est la philosophie de l’association Singa France qui a inauguré ce jeudi soir un nouveau lieu dans une courette de la rue de Montreuil (XIe). Cet espace de 450 m2 baptisé Kiwanda (qui signifie la fabrique en swahili) abrite à la fois ses bureaux* mais aussi un espace de coworking et un incubateur d’entreprises notamment réservé aux réfugiés désireux de monter leur société. Singa – qui s’est notamment fait connaître en créant un « Airbnb des réfugiés » permettant à 380 d’entre eux de trouver refuge chez des particuliers –, accueille depuis la rentrée sa deuxième promotion de 12 entrepreneurs.

« En arrivant, les réfugiés se retrouvent souvent déclassés professionnellement alors que chez eux ils étaient avocats, artistes, journalistes…, souligne Alice Barbe, directrice de Singa France. Ici, ils vont pouvoir créer un projet plus cohérent avec ce qu’ils sont, donc être plus épanouis ce qui va accélérer leur intégration ». Depuis les débuts de l’incubateur, il y a un an, sont ainsi nés plusieurs traiteurs, des entreprises de conseil, des associations, un site d’information en français sur l’Iran et même… un groupe de rap franco-iranien : The AFM. « En plus des cours qui sont essentiels, l’expérience nous apporte plein d’opportunités de concerts et de contacts, confie Thibaut, l’un des membres du groupe. On a même pu vendre des ateliers de renforcement d’équipe (« team building ») à des grosses sociétés comme Total ou Korian ».

Pour l’instant, près de la moitié des projets accompagnés par Singa ont été couronnés de succès. « Mais les réfugiés qui ne sont pas allés au bout ont tous trouvé un boulot qui correspond mieux à leurs compétences » fait valoir Alice Barbe. Alors qu’une troisième promotion d’entrepreneurs est attendue en avril, l’expérience est en tout cas suivie de très près par la Ville de Paris qui a accompagné l’association à hauteur de 80 000 € cette année. Pour l’adjointe (EELV) en charge de l’économie solidaire Antoinette Guhl, elle montre que « Paris n’est pas seulement une ville de transit mais aussi une ville d’accueil durable » pour les réfugiés.

Le Parisien

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