Les trois personnes interpellées mardi 17 janvier dans le cadre d’une opération anti-terroriste à Strasbourg, Schiltigheim et Wissembourg viennent dêtre mises en examen pour “association de malfaiteurs terroriste délictuelle” et placés en détention provisoire
Les trois hommes interpellés – l’un à Schiltigheim, l’autre dans le quartier du Neudorf à Strasbourg et le troisième à Wissembourg – sont mis en examen par les juges antiterroristes pour “association de malfaiteurs terroriste délictuelle”, selon l’AFP. Ils sont placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, comme l’avait requis le parquet de Paris.
Soupçonnés d’avoir voulu se rendre en 2016 en zone irako-syrienne, ils avaient été placés en garde à vue en début de semaine, et transférés au siège de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Interieure), en région parisienne.
Les trois hommes, tous originaires de Wissembourg, seraient fichés S et seraient suivis de près par les services de renseignements depuis plusieurs années.
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Le troisième homme serait Saïd Ighli, arrêté dans le quartier du Neudorf, à Strasbourg. Et son cas pose davantage encore de questions : cet homme âgé de 30 ans aurait travaillé pour la police municipale de Wissembourg – “en tant qu’emploi-jeune” nous a précisé ce jeudi le maire de la commune Christian Gliech. Il aurait par la suite intégré les rangs de la Direction départementale de la sécurité publique du Bas-Rhin. Les DNA précisent qu’il aurait été affecté au commissariat de Haguenau avant d’être rattaché à l’Unité de transfèrement et d’assistance judiciaire (Utaj).
Les trois hommes auraient fait partie de la nébuleuse du tueur du Bataclan originaire de Wissembourg. Mustafa Savas, notamment, serait parti avec lui en 2013 pour tenter de partir en Syrie. Il aurait fait partie de ce groupe de onze Bas-Rhinois partis en décembre 2013. Sept membres de ce groupe ont été condamnés en juillet dernier par le tribunal correctionnel de Paris à des peines allant de 6 à 9 ans de prison pour association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste.
Merci à vlcsnap
Embarrassé, le ministère de l’intérieur a refusé de commenter l’arrestation du jeune homme, auteur de deux tentatives de départs en Syrie.
Le premier centre de « déradicalisation » de France, qui a ouvert en septembre 2016 dans le lieu-dit de Pontourny, en Indre-et-Loire, vient de connaître sa première déconvenue. Un de ses pensionnaires, Mustafa S., 24 ans, a été interpellé, mardi 17 janvier à Wissembourg (Bas-Rhin), où il profitait, selon les informations du Monde, d’une permission de sortie. Une perquisition s’est déroulée le même jour dans l’enceinte de l’internat, pourtant censé héberger des individus n’étant pas suivis par la justice antiterroriste.
Cette opération, menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), met à mal les premiers petits pas du gouvernement en matière de déradicalisation. A tel point que le ministère de l’intérieur a passé consigne, jeudi 19 janvier, jour de la révélation par les Dernières nouvelles d’Alsace de l’interpellation du jeune homme, de ne laisser filtrer aucune information sur son profil, et encore moins sur son admission dans le centre.
Embarras au ministère
Interrogé par Le Monde, le service de presse de la Place Beauvau explique ainsi ne pas pouvoir commenter une procédure judiciaire, une pratique pourtant courante. Visiblement briefé, le directeur du centre de Pontourny – qui compte cinq pensionnaires – affirme qu’il « ne connaît pas » Mustafa S. Un autre fonctionnaire du ministère assure à son tour que Mustafa S. n’a jamais transité par le centre, avant finalement d’admettre : « Oui, d’accord, il y est depuis l’ouverture. »
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Merci à oxoxo