Marion Rousse, l’ex-cycliste professionnelle et hôtesse sur le Tour de France masculin ne comprend pas la mesure des organisateurs du Tour d’Australie. Cette année, les “miss” ont été chassées des podiums pour en finir avec une tradition sexiste.
On les appelle “hôtesses” sur le Tour de France, “Azafata” en Espagne, “podium girls” ou “miss” dans les pays anglo-saxons. Traditionnellement, ces jeunes femmes remettent un bouquet et embrassent les vainqueurs des courses cyclistes. Mais la semaine dernière, sur le Tour d’Australie, les organisateurs les ont remplacées par de jeunes coureurs, afin d’en finir avec un rituel anachronique et sexiste.
Pour Marion Rousse (25 ans), ancienne championne française et hôtesse du Tour de France, désormais consultante sur Eurosport, cette mesure n’est pas justifiée. Il y a, selon elle, d’autres combats plus importants à mener dans le cyclisme pour améliorer la place des femmes.
Approuvez-vous cette mesure de la part des organisateurs du Tour Down Under?
Marion Rousse: Honnêtement, on polémique beaucoup. Je connais parfaitement le milieu cycliste. Il y a cette tradition. Il n’y a rien de bien méchant. Je ne vois pas où est la polémique. Je ne crois pas qu’il faille dire qu’une femme soit un objet parce qu’elle monte sur un podium. C’est ridicule et c’est rabaisser le travail des hôtesses. Je suis bien placée pour le savoir. Sur le Tour de France, les femmes accordent 5 minutes de leur temps au podium sur une journée. Elles représentent une marque. Dès le matin, elles sont avec des clients, puis sur le parcours de la course. Et pendant 5 minutes, elles remettent un prix au coureur qui a gagné. Franchement, ceux qui pensent ça sont ceux qui dénigrent la femme.
Vous ne trouvez donc pas cela anachronique et sexiste?
Mais c’est le propos qui est sexiste. Moi, j’ai été cycliste professionnelle, c’était parfois des hommes qui me remettaient le bouquet sur le podium. Parfois c’était des femmes. On s’en foutait. On vient de faire 150km, honnêtement… En tant qu’hôtesse, on voit les coureurs 30 secondes, on n’a aucun échange avec eux. ils ont aussi autre chose à faire. (…)
Merci à cernunnos