Une trentaine de militants ont perturbé une séance de dédicace des auteurs Anne-Sophie Martin, Ghislain Giberti et Laurent Obertone, auteur de “La France Orange mécanique”. Un “enfarinage” qui intervient en marge d’une manifestation contre le bar identitaire”La Citadelle.”
Et de trois. Ce samedi 21 janvier sur la place de la République à Lille, des militants antiracistes de tous bords se mobilisent une nouvelle fois contre le local du mouvement Génération Identitaire, “La Citadelle”, ouvert il y a quelques mois. Sous un soleil particulièrement appréciable pour la saison, le Comités des Sans Papiers 59 dirige le cortège. À sa tête : Rabah, 38 ans, ancien travailleur clandestin régularisé “grâce à l’association” et maintenant bénévole :
“On se mobilise pour la régularisation des sans-papiers et contre le bar raciste et fasciste de La Citadelle” résume-t-il.
(…) La manifestation terminée, une trentaine de militants converge vers le café/librairie Humeurs Noires. L’objectif : perturber la séance de dédicace de trois auteurs des éditions Ring : Anne-Sophie Martin, Ghislain Giberti et Laurent Obertone, auteur de La France orange mécanique. Le best-seller de l’extrême droite plébiscité par Marine Le Pen elle-même.
D’un pas ferme, les militants investissent les lieux. Le ton monte alors que le groupe descend au sous-sol où se déroule la rencontre. Les insultes fusent, la farine aussi. De l’extérieur, on entend un homme hurler : “Il est calibré !” en direction de Laurent Obertone. En quelques minutes, une voiture de police débarque en trombe et met un terme à la scène. Dans la fuite, un enfarineur est arrêté. Exténué, Ghislain Giberti sort de la librairie encore couvert de farine.
“Regardez, c’est signé“, s’indigne l’auteur en pointant du doigt un tag “Action Antifasciste NP2C”. “Je suis monté au front lorsqu’ils ont commencé à jeter de la farine sur Obertone. On va dire que j’ai pris la majorité. En tant qu’ancien antifasciste, je veux dire à ces gens qu’ils se trompent de cible”, confie l’auteur la gorge nouée, au bord des larmes. “FAF Fragile !“, rétorque un militant antifa. “Cet homme est une imposture. Son créneau, c’est le ‘racisme anti-blanc’ sur lequel surfe l’extrême droite. Il se fait passer pour un ancien antifa sans que personne ne le connaisse dans toute la France !“, accuse un autre.
“Créer un rapport de force”
Le calme revenu, Marc, un militant nordiste justifie l’opération : “Dans d’autres actions comme le tractage, un dialogue est possible. Mais sur ce genre d’action, l’enjeux est en avant-tout de créer un rapport de force“. Il poursuit : “Il faut que les gens prennent conscience du danger de la situation. Nous assistons à une véritable montée des idées fascistes. Des brigades ‘anti-racailles’ se forment en France. Il faut réagir“. Un discours radical qui tranche avec le ton mesuré de Ghislain Gibertini. Pas sûr que cela apaise Marc, qui martèle son objectif : “Multiplier les actions“.
(Merci à cernunnos)