Le bilan statistique de la délinquance en 2016 montre une importante augmentation des violences, notamment dans les transports en commun (+7%). Vols et agressions font partie du quotidien des chauffeurs de bus ou de métro. Christophe, chauffeur de Noctilien, témoigne pour RMC.fr.
Christophe était chauffeur de bus en région parisienne. En août 2016, il décide de prendre sa retraite à cause des nombreuses violences auxquelles il assiste dans son Noctilien.
Lorsque j’ai commencé à exercer ce métier, à la fin des années 1980, tout le monde validait son titre de transport, c’était une habitude. Maintenant, la direction nous conseille de ne plus les demander et de tourner la tête. Du coup, les gens ne paient plus… Une première porte s’est donc entrouverte.
“J’ai été chauffeur de bus pendant 37 ans, dont 10 ans sur le N22, le Noctilien qui va de Juvisy, dans le 91, à Châtelet. Après avoir vu et subi trop d’agressions, j’ai pris ma retraite en août 2016. Les violences faisaient partie du quotidien, et allaient d’une simple insulte jusqu’à la tentative de viol. Lorsque je demandais aux usagers de valider leurs titres de transport, certains me répondaient que je n’avais qu’à ‘fermer ma gueule’. Si j’insistais, ça se finissait mal.
L’agression de trop, qui m’a fait prendre ma retraite, s’est passée cet été, lorsque j’ai justement demandé à un voyageur de me présenter son titre de transport. Il m’a regardé, et avec sa main, il a mimé le geste de me tuer. J’ai voulu porter plainte pour menace de mort. Les policiers ont regardé la vidéo et ont bien vu la personne faire ce geste. Mais la direction n’a pas souhaité que j’aille au bout, elle préfère défendre le voyageur. Le manque de soutien envers le chauffeur de bus est un véritable problème. Quand on essaie de faire respecter les règles, on nous demande de nous taire.
Les jours où j’allais travailler, je me demandais ce qui arriverait. Chaque jour il y a des problèmes, et toutes les agressions sont traumatisantes. Avant, les violences se terminaient avec un œil au beurre noir et n’allaient pas bien loin. Aujourd’hui les voyageurs possèdent des couteaux, des flingues… […]
Merci à dede