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De son passé au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), militant au PS dès l’âge de 19 ans, Benoît Hamon a conservé de solides soutiens, qui forment le cœur de son équipe de campagne.

Comme leurs aînés, les « hamonistes » de la nouvelle génération ont fourbi leurs armes loin de l’ENA : au MJS (« ce bastion de Benoît Hamon est quasiment devenu un parti parallèle », constate Jean-Patrick Gille) ou à l’UNEF, puis au PS.

Leur premier « coup », comme ils disent, remonte à 1993. C’était bien sûr, tel que le veut la geste socialiste, lors d’un congrès. Celui d’Avignon. Benoît Hamon, jeune militant brestois inconnu de 26 ans, prend la tête du Mouvement des jeunes socialistes (MJS).

A son côté se tient déjà Régis Juanico, 21 ans, étudiant à Sciences Po Lyon et engagé comme son aîné à l’UNEF-ID, syndicat pépinière de la gauche. Les deux hommes se sont rencontrés trois ans plus tôt dans les clubs Forum, qui rassemblent les jeunes rocardiens. Ils n’ont pas fini leurs études, mais la politique est déjà leur vie.

«Le courant est vite passé. On avait le même parcours, les mêmes engagements, les mêmes objectifs : on voulait désigner nos porte-parole, définir nos propres orientations, ne plus être le bac à sable des courants du PS», se souvient Régis Juanico.

Avec leur petite bande, à cette époque, ils ont relancé le MJS, qui était moribond. Et insisté auprès de Michel Rocard, patron du PS, pour obtenir leur autonomie. «Ça a marqué le début d’une lignée de onze présidents fidèles à son parcours, se félicite Juanico, qui a lui-même succédé à Benoît Hamon en 1995. Le cœur de cette primaire, on l’a construit en lien avec les acteurs de la vie associative, des experts et des parlementaires, mais l’épine dorsale provient des anciens du MJS.» Une sorte d’amicale. Ou d’école du vice, pour leurs contempteurs. Option manœuvres d’appareil et coups tordus.
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«Hamon n’a gardé du rocardisme que l’obsession d’avoir un courant organisé», juge-t-il. Jean-Patrick Gille, député d’Indre-et-Loire et soutien de Vincent Peillon, le dit autrement. « Il tisse depuis vingt ans un réseau et un courant. C’est admirablement monté. Le courant d’Hamon est beaucoup plus structuré au sein du parti que celui d’Arnaud Montebourg, analyse-t-il. Il travaille depuis des années avec son petit groupe. Ils sont un mélange de Michel Rocard et d’Antonio Gramsci [membre fondateur du Parti communiste italien], mais sans être doctrinaires. »

Le Monde

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