En Suède, les conservateurs viennent de tendre la main à l’extrême droite. Une manoeuvre qui rompt avec la tradition politique du pays de ne pas s’associer avec le parti extrémiste, les Démocrates de Suède, malgré son importance en termes de voix. Une stratégie à risque.
(…) Depuis 2014 et le retour de la gauche au pouvoir, la coalition formée par l’opposition de droite ne voulait pas s’en approcher. Pourtant, les membres du parti Démocrates de Suède jubilent, et ce depuis le 19 janvier. Anna Kinberg Batra, chef de file des conservateurs, a en effet invité les élus d’extrême droite à la soutenir pour un projet de loi présenté à l’automne prochain.
Un projet de loi crucial puisque, s’il passe, le gouvernement de gauche sera renversé, bien avant la prochaine législative de 2018. Et les Démocrates de Suède mesurent le poids qu’ils peuvent avoir. En contrepartie de son accord, le leader du parti, Jimmie Akesson, entend acquérir son mot à dire sur la composition du prochain gouvernement.
Une alliance entre conservateurs et extrême droite pourrait en réalité avoir des conséquences désastreuses au sein de l’opposition et signer la fin de la large coalition qui s’y est formée. Car pour les centristes et les libéraux, il est hors de question d’entendre parler des Démocrates de Suède.
Anna Kinberg Batra mène donc un jeu dangereux dans un pays où l’extrême droite progresse à chaque élection et ne peut plus être ignorée du reste de la scène politique.
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