Les cloches dans nos campagnes ont parfois perdu de leur sonnant. Elles font pourtant partie du « patrimoine sonore », un patrimoine protégé au titre « historique et culturel de la nation », et « la Commission supérieure des Monuments historiques lui prête une attention toute particulière », explique la Société française de campanologie (SFC) sur son site. La SFC a publié, samedi 28 janvier, une étude sur 250 paroisses à l’occasion de la 14e Semaine du son sous le patronage de l’Unesco .
Et cette étude tente d’expliquer les causes du silence, partiel ou total, de nos clochers. Dans 10 % des cas, c’est la contrainte financière qui est avancée. Entretenir les cloches ou les électrifier pour pouvoir les sonner plus facilement coûte cher aux communes, si l’église a été construite avant 1905, ou aux diocèses, si le bâtiment est postérieur à 1905. C’est aussi la diminution du nombre de prêtres et celle de la pratique religieuse qui peuvent conduire à une diminution de l’utilisation des cloches, notamment dans les campagnes, explique le quotidien.
La SFC souligne aussi que ce phénomène peut être le fait de « l’autocensure » des sonneurs de cloches qui ne veulent pas froisser les voisins de l’église. D’après son étude, une église sur cinq ne sonne plus l’angélus le matin ou le week-end, normalement sonné trois fois par jour pour appeler les fidèles à la prière, et une église sur deux ne fait plus résonner ses cloches pendant les messes de la semaine. La SFC dénonce aussi un appauvrissement du langage des cloches où glas, tocsin ou baptême deviennent interchangeables.
Selon Éric Sutter, président de la SFC, cité par Le Parisien : « Pour les habitants, même ceux qui ne sont pas croyants, la suppression des cloches, véritables archives sonores, c’est la mort du village, un peu comme quand on ferme le dernier bistrot. »
Merci à Lilib