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Maryline Baumard, journaliste au Monde, analyse le livre «L’Immigration en France, mythes et réalité», d’El Mouhoub Mouhoud, né en Algérie, professeur à Paris-Dauphine.

En 2011, lors de la primaire présidentielle socialiste, El Mouhoub Mouhoud fait partie de l’équipe de campagne de Martine Aubry en qualité d’expert de la société civile. Lui et Sandrine Mazetier étaient Lui et Sandrine Mazetier étaient chargés des questions d’immigration. ( wikipedia)

Des vieux mythes pris pour argent comptant… Un discours politique qui ressasse des idées fausses sans jamais les déconstruire… […]

Sans avoir rien de prétentieux, l’ouvrage porte l’ambition de changer les regards. Sans ambages ni détours, l’auteur, universitaire, professeur à Paris-Dauphine, veut en effet raconter qui sont vraiment ces « personnes nées étrangères à l’étranger et résidant en France», hier appelées immigrés, aujourd’hui migrants.

Pour cela, il interroge une à une la quinzaine de pseudo-vérités qui hantent le débat depuis des années, le polluant à bas bruit. A l’issue de trente ans de lepénisation rampante des esprits, d’autant d’années de résignation des hommes politiques à éluder tout potentiel conflit sur ce sujet jugé trop sensible pour être abordé frontalement, mensonges et autres idées reçues se sont habillés en vérité pour finalement être servis et resservis sans discussions préalables. […]

L’économiste n’a en effet pas besoin de longs discours pour amener son lecteur à l’évidence mathématique que, contrairement aux idées du café du commerce, les pays les plus pauvres ne sont justement pas des pays « sources ».

«Pour émigrer, il faut détenir à la fois du capital social et du capital économique », rappelle-t-il avant de montrer en guise d’illustration de son propos que les Subsahariens installés en France « sont davantage diplômés du supérieur que la moyenne des personnes qui vivent en France métropolitaine».

Ce n’est pas en effet parce qu’ils trouvent des emplois dans le bâtiment ou les arrière-cuisines qu’ils n’ont pas un baccalauréat en poche. Mais ce déclassement est un autre sujet… […]

Une à une, comme un château de cartes, les idées reçues s’écroulent donc. Les immigrés profiteraient des budgets sociaux ? Erreur là encore ! Ils sont trop jeunes et productifs pour ça. Ils feraient baisser les salaires ? Pas plus… Les transferts d’argent ne servent pas le développement ? Funeste erreur… Page après page, l’enseignant-chercheur réécrit donc une sociologie et une économie moins imaginaires de l’immigration que celles qui ont cours.[…]

Le Monde

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