La Maison du Département Solidarité (MDS) a été le théâtre, jeudi après-midi, d’une scène si violente que la police a dû intervenir.
La police a été alertée après qu’un homme a proféré des menaces très inquiétantes : « Je vais vous tuer comme Mohamed Merah ! Je suis pire que Mohamad Merah », a-t-il lancé, menaçant de se servir d’une kalachnikov. Pas les premières de la journée puisque le matin, lors d’un différend conjugal émaillé de coups, il avait menacé sa compagne : « Je vais t’égorger toi et ta famille. Te mettre des coups de couteau comme Mohamed Merah, je vais te mettre entre quatre planches ».
La scène au sein de la MDS a été si violente que les assistantes sociales ont mis sa compagne et ses enfants à l’écart « pour les protéger ». Nordine Iadadaine a, lui, été interpellé et jugé en comparution immédiate, lundi, pour apologie du terrorisme, violences et menaces.
Beaucoup plus calme dans le box, il admet les menaces et parle de « chamailleries » concernant les violences sur sa compagne, ajoutant que « pour elle, dès qu’on pose la main, c’est des violences ». Pour ce qui est de l’apologie du terrorisme, disant lui-même avoir eu « un comportement d’animal », il ne sait pas ce qui lui a pris. « Je ne me comprends pas. Je n’ai jamais eu ces idéologies, je n’ai aucune sympathie pour ce Mohamed Merah, je n’ai jamais été sur des sites djihadistes, jamais touché une kalachnikov. Je suis pour un islam laïc, moderne… » Mais la présidente n’en retient pas moins les menaces de « mettre des coups de couteau à des gens dans la rue, c’est inquiétant ! ». Surtout « en ces temps troublés », poursuit la procureur qui, lisant le casier judiciaire, estime avoir face à elle « un homme au comportement violent et impulsif » contre qui elle a requis deux ans de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve (SME).
Me Senaya répète que son client admet « être allé trop loin dans ses paroles » et insiste : « Ce n’est pas un terroriste, c’est un musulman modéré ». Concernant les violences sur sa compagne, l’avocate estime que « Madame exagère ». Minimisant la gravité des faits reprochés, elle a plaidé contre l’emprisonnement de son client. Mais les juges ont condamné Nordine Iadadaine à 20 mois de prison dont 6 avec SME et ont prononcé l’interdiction de contacts avec la victime qu’il devra indemniser à l’issue d’une prochaine audience, fixée au 1er juin.