REPORTAGE – Au lycée hors contrat Méo high school, le port des signes religieux est autorisé en salle de classe et les élèves peuvent prier pendant les pauses. Étranglé par de lourdes charges, il lance un appel aux dons.
Au cinquième étage de la tour Montparnasse, à Paris, pas un bruit ne filtre des deux petites salles de cours qui composent le lycée Méo High School (MHS). La classe de seconde planche sur les défis de l’agriculture durable quand les premières s’échinent à dériver des fonctions du second degré, comme dans tous les lycées de France. La différence, c’est que ce lycée hors contrat créé en 2015 accepte tous les signes religieux et propose ses salles de classe pour la prière pendant les pauses. Sur son site Internet, il se décrit comme «premier lycée à éthique universaliste de France».
S’il n’a pas vocation à attirer une religion plus qu’une autre, dans les faits, sur les deux classes qui le composent (vingt élèves en tout), le lycée attire 80 % de jeunes femmes, quasiment toutes voilées.
Sur ce thème sensible, M. El Hamri, professeur d’histoire-géographie, répond: «Notre objectif est de former tous les jeunes sans discrimination. Nous n’avons aucune heure de théologie proposée, aucun prosélytisme. Le fait est que les élèves musulmanes répondent à une plus grande discrimination sur la question du voile que les autres».
Mais après une année et demie d’existence, l’école croule sous les charges et peine à survivre. Devant l’urgence de pérenniser son modèle, MHS s’adapte à sa clientèle.
Un appel aux dons publié le 29 janvier sur Facebook met en exergue un hadith du prophète Mohamed. «Nous avons conscience qu’il faut parler à des communautés précises pour réussir notre levée de fonds, et c’est au sein de la communauté musulmane que se trouvent nos plus grands donateurs, explique sa fondatrice, Hanane Loukili, qui ajoute: «Nous mettrons bientôt en avant une jeune chrétienne, nous avons besoin de tout le monde»…(…)
Merci à cernunnos