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Gros succès outre-Rhin, le film « Willkommen bei den Hartmanns » se révèle une comédie plus subtile qu’il n’y paraît sur l’accueil des migrants. Elle évite les écueils de la facilité ou de la naïveté.

Près de 500 000 spectateurs la semaine du 3 novembre 2016 : cela faisait plus d’un an qu’un film allemand n’avait aussi bien démarré dans son pays. Deux mois et demi plus tard, on talonne les 4 millions d’entrées. Si le box-office est un baromètre de la société, le succès de Willkommen bei den Hartmanns (« Bienvenue chez les Hartmann »), comédie sur les réfugiés, est en phase avec la principale préoccupation outre-Rhin.

Selon un sondage réalisé pour le groupe public ARD et publié début janvier, 40 % des Allemands estiment en effet que la question des réfugiés est le dossier dont le gouvernement doit s’occuper en priorité cette année. Qu’ils soient prêts à en rire, alors que le débat dans le pays s’intensifie, est plus surprenant.

Les Hartmann, donc. Un couple de bourgeois bavarois à la vie un peu trop facile pour être trépidante. Elle, professeure d’allemand à la retraite qui se noie dans le vin blanc pour tuer l’ennui. Lui, chirurgien qui se fait botoxer le visage en cachette dans l’espoir de séduire des femmes plus jeunes que sa fille.

Un soir, alors que leurs deux enfants sont venus dîner à la maison, madame a une annonce à faire : « J’ai décidé d’accueillir un réfugié. » Pour monsieur, c’est évidemment hors de question. « Il n’y aura pas de réfugié dans cette maison. »

Le fils, golden boy au bord du burn-out, est d’accord : « Avec tous ces réfugiés, l’Allemagne a perdu le contrôle de la situation. » La chancelière allemande Angela Merkel s’invite dans la conversation. En deux minutes, le repas de famille vire au pugilat, les femmes quittent la table, tandis que les hommes vont se calmer à coups de vodka.

On ne dévoilera pas trop la suite, ou alors seulement pour dire qu’il y aura bien un réfugié dans la maison. Il s’appelle Diallo, vient du Nigeria, où sa famille a été tuée par la secte Boko Haram. Et, parce qu’il est musulman, la voisine a décrété qu’il ne pouvait être qu’un dangereux terroriste…

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Le Monde

Merci à cernunnos

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