Pour le journaliste Laurent Neumann, la course à l’Élysée a basculé dans l’incertitude la plus complète. La question est désormais, selon lui, de savoir qui est le mieux placé pour battre Marine Le Pen.
Rien, décidément rien, ne se passe comme prévu. Il était écrit que, fin janvier 2017, lorsque la primaire de la gauche aurait accouché de son vainqueur, les Français connaîtraient enfin le casting de cette élection présidentielle hors normes. Or, à deux mois et demi du premier tour, le générique du film est toujours aussi incertain.
François Fillon peut-il maintenir sa candidature ? S’il renonce, qui pour le remplacer : Alain Juppé, François Baroin, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Gérard Larcher ? François Bayrou peut-il encore se déclarer ? Tout cela sur fond de menace terroriste permanente et au moment où une attaque à l’arme blanche s’est déroulée, vendredi, au Carroussel du Louvre à Paris. Scénario vertigineux !
À la faveur de l’affaire Penelope Fillon, un nouvel axiome semble pourtant émerger, donnant ainsi raison au pari (perdu) de François Hollande et aux (vaines) prédictions de Manuel Valls. L’élection présidentielle de 2017 a changé de nature. Désormais, la question est : qui est le mieux placé pour battre Marine Le Pen ?
François Hollande cherchait le fameux « trou de souris » pour être l’homme idoine : exit Hollande ! Manuel Valls en avait fait l’un de ses principaux arguments de campagne : Valls éliminé ! Nicolas Sarkozy a cru, un temps, être ce héros : Sarkozy hors jeu ! Alain Juppé s’était lui-même vécu en homme providentiel : Juppé renvoyé à Bordeaux ! François Fillon, vainqueur incontesté de la primaire, se voyait déjà à l’Élysée : Fillon plombé et peut-être même bientôt empêché !
Ce n’est plus une élection, c’est une hécatombe, à laquelle Marine Le Pen assiste en spectatrice comblée. […]