En novembre dernier, le réalisateur du clip de rap polémique impliquant des élèves du collège Daniel-Mayer (Paris XVIIIe), avait été relaxé. La lecture du jugement permet de mieux comprendre les motivations du tribunal.
(…) De même, s’agissant des paroles, le tribunal a pris en compte « le style naturellement agressif et transgressif du rap ». « Lequel, ajoute le jugement, n’est pas le seul mode d’expression artistique exprimant en termes brutaux la violence et les tensions de la société ». Les magistrats évoquent des « rimes inattendues voire burlesques (Terrain – Dans tes reins; Compètes – Tu te la pètes; Liasses – Pétasses) ». « Il serait gravement attentatoire à la liberté d’expression que de vouloir interdire ces formes artistiques », assènent les juges. « Je me réjouis que la spécificité du rap ait été prise en compte », confie Me David Marais, l’avocat de Josué J., qui avait plaidé la théâtralisation du genre.
Au final, le tribunal considère que clip ne rentre pas sous le coup de la loi. A savoir qu’il n’est pas traumatisant pour un mineur, qu’il n’incite pas à la violence et qu’il ne contient aucun aspect pervers. « Le peu de violence que l’on pourrait y percevoir doit s’apprécier d’une part dans le contexte de l’expression artistique en question et d’autre part dans le contexte parodique et ludique de ces jeunes enfants jouant aux rappeurs », concluent les juges. Le débat n’est pourtant pas totalement clos. Le parquet a fait appel dès le prononcé du jugement.
Nouveau titre de Dimè, “Le crime paie” :
Merci à marie Salers