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[L’Autrichien Gerald Knaus est le président-fondateur de l’European Stability Initiative (ESI), un laboratoire d’idées financé par diverses institutions gouvernementales ou privées comme l’ Open Society Institute. Bien qu’il n’ait aucune fonction officielle, la presse allemande voit en lui “l’homme qui a conçu la politique envers les réfugiés” (Huffington Post), celui qui ” a mis sur pied pour Angela Merkel l’accord sur les réfugiés [avec la Turquie]” (Die Zeit).

Dans un texte intitulé “Le plan de Malte” publié le jour même où les dirigeants européens se rencontraient à Malte, Gerald Knaus, inquiet des progrès du “populisme”, suggère d’aménager la politique migratoire de l’UE pour qu’elle puisse avoir “l’aval de majorités démocratiques”. Extraits : ]

[…]L’Union européenne a un besoin urgent d’une politique crédible sur la gestion de l’asile et de ses frontières. Elle doit associer un contrôle efficace des frontières terrestres et maritimes et le respect des lois sur l’asile tant internationales qu’européennes.

[…]

Il y a dix mois, l’accord UE-Turquie (accord de la mer Égée) a jeté les bases d’une atténuation de la crise des réfugiés.[…]

Au cours des dix derniers mois, la mise en œuvre de cet accord a été très décevante. Les conditions qui règnent sur les îles grecques de la mer Égée où ont débarqué les demandeurs d’asile sont une honte pour l’UE. […]

Et au lieu d’envoyer le message que le discours sur la solution de rechange – des moyens sûrs et légaux d’arriver dans l’UE pour les réfugiés syriens – était sérieux, moins de 3000 réfugiés ont été réinstallés de Turquie dans les États membres de l’UE depuis avril 2016.

[…] […] la situation au large des côtes d’Afrique de Nord. Ici, il est évident que l’UE n’a aucune stratégie crédible. Le statu quo est inacceptable d’un point de vue humanitaire : en 2016, un nombre sans précédent de personnes (environ 4500) se sont noyées en Méditerranée centrale. La situation est également politiquement explosive, donnant des munitions à l’extrême droite en Europe (de Geert Wilders aux Pays-Bas à Marine Le Pen en France et à l’Alternative für Deutschland en Allemagne).

Pourtant, une politique humaine et efficace sur les frontières et sur l’asile est possible, et elle n’implique pas d’imiter le modèle australien. […] Et ce qui est important, une telle politique peut être défendue lors des prochaines élections. Sans l’aval de majorités démocratiques, même la meilleure conception pour une politique humaine des frontières et de l’asile n’aura guère de poids.

[…]’idée que l’UE pourrait sous-traiter la détention de dizaines de milliers de demandeurs d’asile dans des camps disséminés en Afrique du Nord […] est vouée à l’échec, logistiquement impossible et profondément inhumaine.

Alors, comment l’UE peut-elle réduire le nombre des arrivées – et des décès – en Méditerranée centrale ? La clé réside dans le traitement rapide des demandes d’asile de toute personne qui arrive et dans le renvoi rapide dans leur pays d’origine de ceux dont les demandes sont rejetées. […] Ceux qui obtiennent le droit d’asile devraient être répartis rapidement dans les autres pays de l’UE.

 

En retour, l’UE devrait offrir à ces pays [africains] des avantages concrets, allant de bourses d’études à l’obtention facilitée de visas et à des mécanismes permettant une immigration de travail légale.

[…]L’objectif pourrait être de réduire le nombre de toutes les arrivées irrégulières par mer à moins de 100 000 (pour une UE comptant plus de 500 millions de personnes) dès 2017.

[…] Les dirigeants européens pourraient ainsi démontrer à leur électorat qu’il est possible de contrôler les frontières extérieures maritimes sans porter atteinte à la Convention sur les réfugiés.

(Traduction Fdesouche)

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