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Son tailleur rose fuschia se distingue parmi les vestes matelassées kaki des seniors. Euryanthe, 22 ans, tient le stand du FNJ (Front national de la jeunesse) dans une allée du Centre des Congrès de Lyon. La salle accueille ce week-end les assises du FN, clôturées par un grand discours de sa présidente, Marine Le Pen.

“Marine Le Pen est la seule à défendre la vision de la famille et de la société que j’ai.” Cette étudiante en communication habite à Paris, elle a rejoint le Front national il y a deux ans, après s’être mobilisée avec La Manif pour tous. Et le moteur de son engagement ne semble pas tant être la colère, qu’on associe souvent aux électeurs frontistes traditionnels, qu’un certain pragmatisme :

“J’ai fait des études de droit, et j’ai pu constater que le discours de Marine Le Pen correspondait à la réalité, notamment par rapport à la suprématie du droit européen sur le droit français”, explique la jeune femme qui cumule deux petits jobs, dans un bar et une école.

“Ni ma famille, ni mes amis ne sont Front national. Au début ça a été difficile et puis ils ont fini par l’accepter. J’assume mes opinions et je les défends. J’ai même réussi à en convaincre certains. On est des petits soldats de Marine Le Pen, en quelque sorte, dans notre vie quotidienne.”

Le Front national continue à surfer sur les résultats des régionales de 2015, qui avaient donné le parti d’extrême droite en tête chez les votants âgés de 18 à 34 ans. Un sondage plus récent (Odoxa, pour Dentsu Consulting et France Info) évalue qu’”un jeune sur cinq se sent proche du FN”.

“Je suis extrêmement inquiet pour l’avenir. Notre génération est particulièrement touchée, avec un taux de chômage énorme”, s’alarme Gwendal, 19 ans, look de hipster. Le Parisien n’avait que 14 ans quand la fille Le Pen a pris les rênes du FN. Gwendal et Euryanthe appartiennent à cette nouvelle génération de sympathisants qui n’ont pas connu le fondateur historique. D’ailleurs l’étudiant en langues étrangères pense qu’il n’aurait jamais voté pour Jean-Marie Le Pen. Trop borderline.

“Mais Marine Le Pen représente vraiment une espérance. Elle incarne le changement.”(…)

“On est chez nous ! On est chez nous !”, scande le public exalté, en agitant d’immenses drapeaux bleu-blanc-rouge.

Pour son premier meeting politique, Pierre, ouvrier en Travaux Publics de 24 ans, a été convaincu au point de prendre sa carte d’adhérent au parti. Il déclare sans ciller :

“J’avais voté Sarkozy, mais quand je vois tout ce qui se passe, je ne me reconnais pas. Quand je vais dans la ville d’un de mes amis, il est le seul Blanc. Il n’y a que des gens d’origine maghrébine ou des Noirs… heu… des personnes africaines. Je suis en France, excusez-moi de vouloir me sentir chez moi.”

(…)

Nouvel obs

Merci à cernunnos

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