Mercredi soir, un automobiliste a mis en péril la vie de ses passagers, et forcé deux barrages de police entre Lyon, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin.
Quand on n’a plus de points sur son permis, mieux vaut ne pas prendre le volant. Ou bien se faire très discret, et éviter de rouler vite, tous feux éteints, en plein centre-ville. Mercredi soir, vers 22 heures, des policiers décident de contrôler cette C3 qui roule à vive allure place de la Ferrandière (3e ). Le conducteur ignore les injonctions des fonctionnaires, et les appels à la raison de ses quatre passagers. Il fuit en direction de Vaulx-en-Velin.
Sur un premier barrage dressé rue Paul-Teste, il ne ralentit pas. Il faut un tir de flashball pour le dévier de sa route et éviter une percussion. Un peu plus loin, avenue Grandclément, il force à nouveau le second barrage où une fonctionnaire a juste le temps de sauter sur la banquette pour éviter la percussion qui fracasse la portière : « On a frôlé un drame. Cela s’est joué à une seconde », selon Me Laurent Bohé, avocat des policiers. Le conducteur finit par perdre le contrôle dans le 3e , rue de la Balme, où il est interpellé après 22 minutes de course-poursuite entre Lyon, Villeurbanne, Bron et Vaulx-en-Velin.
Jugé hier en comparution immédiate, Bilel Belhalhali , 25 ans, a évoqué entre deux sanglots, la panique, l’annulation de son permis, la peur de voir tomber le sursis d’une récente condamnation. « Un comportement irrationnel de la part d’un jeune homme qui depuis un an, tenait sa réinsertion du bout des doigts », tempère son avocate Me Maud Tribollet.
« Ce n’est pas un artifice de langage de dire qu’il a joué avec la vie des gens », insiste la procureure qui réclame une peine exemplaire : 36 mois de prison, dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans.
Le tribunal a ramené cette peine à quatorze mois de prison ferme, et a maintenu le prévenu en détention.