Le candidat de la gauche avait, en 2012, multiplié les promesses à l’égard de l’électorat des quartiers populaires, qui avaient massivement voté pour lui. Il provoque aujourd’hui une déception à la hauteur de l’espérance suscitée.
Pourtant, tout avait bien commencé. Dans son discours d’Aulnay, le candidat du PS exhortait «ce qu’on appelle la “banlieue” et qui est tout simplement la France!» à se déplacer aux urnes et à voter pour lui. «Vous êtes une chance pour la France», martelait-il. Dans un clip surréaliste, réalisé par le collectif 2H12CREW, exhumé sur les réseaux sociaux par le journaliste Axel Roux, on voyait le futur président de la République sillonner pendant 48 heures la banlieue parisienne (Creil, Les Ulis, Clichy Sous-Bois , Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois) au son de Niggas in Paris, une chanson de Jay-Z et Kanye West. Le candidat de la gauche enchaînait les selfies au milieu de jeunes banlieusards qui brandissaient leur carte électorale en clamant «Big-up François Hollande!», «François président Inch’Allah», ou encore «J’ai jamais voté de ma vie mais là je vais voter François Hollande».
Au deuxième tour, le candidat avait fait ses meilleurs scores au-delà du périphérique, réalisant par exemple 65% en moyenne en Seine-Saint-Denis (avec un pic de 72.07% à Aubervilliers), des taux beaucoup plus élevés que ceux de Ségolène Royal en 2007.
Lutte contre le contrôle au faciès, emplois, éducation, politique de la ville: les promesses de François Hollande avaient été nombreuses envers ces «ghettos» qu’il voulait voir disparaître. […]
Le mariage pour tous, peu apprécié par un électorat musulman conservateur, ainsi que l’état d’urgence, que certaines associations communautaristes comme le CCIF décrivent comme une attaque contre les musulmans, ont conduit à une désaffection envers le parti socialiste. La figure autoritaire du premier ministre Manuel Valls et son soutien aux Juifs de France ont pu braquer une population très sensible à la cause palestinienne. […]
Merci à Lilib