Le gouvernement espagnol a été, parmi les alliés européens des États-Unis, le plus prudent dans ses commentaires sur les premières initiatives du président Donald Trump. Le roi d’Espagne, Felipe VI, a, en revanche, fait ce jeudi 2 février un geste envers les musulmans en recevant pour la première fois en audience leurs représentants au palais de la Zarzuela.
Accompagné de la reine Letizia, le monarque s’est adressé à Riay Tatary, président de la Commission islamique d’Espagne, et aux six autres membres qui la composent. Il a évoqué les droits dont jouissent les musulmans en Espagne en insistant sur la nécessité de les mettre en pratique tous les jours, selon ceux qui prirent part à la réunion. « Il s’est montré très affectueux avec nous », signale l’un des invités au palais royal.
« Le roi fait un geste envers le monde musulman en pleine tempête déclenchée par Trump », écrit le journal en ligne Voz Populi résumant une opinion généralisée de la presse espagnole. L’audience était cependant prévue avant que le nouveau président ne s’installe, le 20 janvier, à la Maison Blanche.
Le gouvernement espagnol a l’intention de faire lui aussi un geste envers les musulmans et les autres confessions minoritaires, principalement les protestants. Le ministre de la Justice, Rafael Catalá, a annoncé en janvier qu’ils allaient pouvoir se financer à travers la déclaration d’impôts sur le revenu de leurs fidèles comme le font les catholiques depuis longtemps. Quand ils remplissent leur déclaration ceux-ci peuvent consacrer 0,7% de leurs impôts à l’Église catholique. La majorité des contribuables espagnols ne le font pas.
Les musulmans sont, selon l’Observatorio andalusi, un centre d’études qu’ils ont fondé, 1,9 millions en Espagne, c’est-à-dire 4% de la population.[…] La grande majorité des musulmans en Espagne sont marocains ou d’origine marocaine et loin derrière figurent les Pakistanais, les Algériens, les Nigérians etc.
Les représentants des musulmans sont toujours invités aux fêtes officielles, auxquelles assiste le chef de l’État, mais ils n’avaient jamais été reçus jusqu’à présent au palais.[…]