Touchée par la détresse d’un jeune demandeur d’asile, une Brestoise l’a spontanément accueilli chez elle. Un réflexe citoyen, comme une évidence, qui offre un moment de répit bienvenu. […]
« Il y a des gens bien ». D’un sourire pudique, Selam hésite à peine dans le choix des mots. Arrivé en France en août dernier à la recherche « d’une vie meilleure », le jeune Albanais est hébergé depuis quelques mois chez Anna, à Brest. […] « Avec d’autres personnes, j’essayais de leur donner un coup de main en récoltant des vêtements, des meubles… C’est là que j’ai appris à connaître Selam. » Le courant passe tout de suite. « Il a l’âge de mon petit frère. Alors forcément, sa situation me touche. »
Émue par la combativité du jeune Albanais face au parcours du combattant qu’est la demande d’asile, la Brestoise est abasourdie par l’expulsion du squat, le 21 octobre. « À ce moment-là, j’ai eu honte de ma ville. Et de mon pays. » Très vite, Anna décide d’héberger Selam. « Ça s’est imposé comme une évidence. J’étais incapable de faire comme si de rien n’était alors que j’avais vu de mes yeux la détresse de ces gens. » Un simple geste de « bon sens », qui vaut à la Brestoise une agression et des menaces suite auxquels elle dépose plainte. […]
Selam, lui, dit n’avoir jamais été confronté au racisme ou à la xénophobie. Au contraire, il s’avoue surpris du nombre de gens accueillants croisés sur son chemin. « Je suis très chanceux », souffle-t-il, empreint d’un sentiment de culpabilité à l’idée de ses compagnons d’infortune restés dans l’extrême précarité.[…]
Merci à Pythéas