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Hebergeur d'imageRepli communautariste, démonstration de foi ou dernière niche consumériste? Sur des sites musulmans rigoristes, les jouets pour enfants récitent le Coran, d’autres n’ont pas d’yeux, épousant une vision de l’islam qui interdit leur dessin.

“Mon nounours Hamza”, truffe en forme de cœur, ventre proéminent, désigné “peluche préférée des enfants musulmans” par ses fabricants, discourt quand on lui presse les oreilles. “Je fais la prière cinq fois par jour. Allah aime ceux qui font la prière”, dit d’une voix aiguë l’ours blanc disponible en deux versions, avec ou sans mirettes.

Les parents intéressés par Hamza adoreront le “mobile coranique”. Dans leurs lits à barreaux, leurs nouveaux-nés pourront contempler ces “petites figurines” en plastique, colorées mais “sans visage”, vante un vendeur sur YouTube.

De tels jouets se sont vendus par milliers, affirme Ahmed, fondateur du premier site francophone de vente pour ce type de produits, mooslim-univers.com, qu’il a revendu depuis. “On était toujours en rupture” de stock, poursuit cet homme de 29 ans, qui préfère ne pas communiquer son nom.

L’artisanat suit la tendance. Le blog oumsoumeyya.com – pour Oum Soumeyya, “la mère de Soumeyya” en arabe – liste les confectionneuses de “poupées sans visage”. “Si cette pratique se répand, nous ne serons plus vus comme des gens anormaux”, écrit-elle. (…)

Mais les jouets ne sont qu’un segment mineur d’un marché “islamique” dont le seul volet alimentaire est évalué en France à 5,5 milliards d’euros.

Car la tendance à la “halalisation” est générale. Des sites de rencontres au dentifrice “halal” (c’est-à-dire permis, licite), en passant par la location de logements en ligne, rien n’échappe au “renforcement de l’+islamic way of life+”, évident sur la toile, observe le sociologue Mohamed Ali Adraoui.

Les jouets coraniques procèdent d’une telle logique. “Il y a une volonté que l’enfant baigne 24 heures sur 24 dans un substrat religieux”, analyse le sociologue Samir Amghar, pour qui ce comportement est apparu dans les années 1990 avec “l’émergence d’une génération conservatrice, islamisée ou ré-islamisée”. (…)

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Merci à Pythéas

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