Fdesouche

Tribune de Gilles Toulemonde (PDG et cofondateur d’Inova Software) dénonçant la «priorité nationale». Engager des salariés étrangers en France serait la solution pour exporter plus et ainsi créer des emplois pour les travailleurs français.

Nous sommes des milliers d’entrepreneurs à nous appuyer sur la diversité pour exporter et créer des emplois en France. Ne nous stigmatisez pas quand nous recrutons des étrangers. Nous aimons cette richesse apportée par le mélange de cultures. Mais de façon très pragmatique, c’est dans l’intérêt de tous !

Dans un entretien accordé au Monde et publié dans l’édition datée 3 février, la candidate frontiste à la présidentielle a annoncé que, si elle était élue, elle «appliquerait la priorité nationale à l’emploi par l’intermédiaire d’une taxe additionnelle sur tout nouveau contrat d’employé étranger». Elle espère ainsi renflouer les caisses de l’assurance-chômage et favoriser le retour à l’emploi de nos compatriotes. Un non-sens total pour la croissance de nos entreprises qui ne peut produire que l’effet inverse.

Prenons l’exemple de notre entreprise : société innovante, de taille intermédiaire (cinquante personnes dont quarante en France), en croissance et tournée vers l’international, nous réalisons plus de 80 % de notre chiffre d’affaires ailleurs qu’en France (Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Inde, Japon).

Dans notre cas, comme pour toutes les entreprises françaises qui vendent dans le monde entier, l’emploi de salariés étrangers en France est la solution pour exporter. Notre réussite, nous l’avons construite en intégrant en France des collaborateurs qualifiés venant des quatre coins du monde.

Sur nos quarante salariés basés en France, douze sont étrangers : Anglais, Allemands, Américains, Hollandais, Vénézuéliens, Marocains, Vietnamiens, Espagnols. Ils ont créé une véritable culture internationale « à la maison ». Dans nos bureaux, au détour d’une conversation, vous entendrez l’allemand se mélanger au français, à l’anglais ou à l’espagnol. Baignés dans cet environnement, tous nos salariés ont amélioré leurs langues étrangères. Ils vivent la diversité au quotidien et ont compris que pour gagner des clients internationaux, il faut s’adapter à eux et pas l’inverse. […]

Grâce à cette dimension internationale, ce sont, en effet, quarante familles que nous faisons vivre. Les taxes et charges payées par notre entreprise contribuent au financement des prestations sociales à hauteur de plus d’un million d’euros par an. C’est l’équivalent chaque année de quarante professeurs des écoles ou soixante-dix pensions de retraites. Si la France comptait cinquante mille entreprises de plus répondant à ces critères, nous connaîtrions le plein-emploi. […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux