L’un des quatre derniers journaux satiriques de Turquie a été contraint à la fermeture suite à une polémique déclenchée par une caricature de Moïse.
La vignette incriminée présente le prophète guidant les juifs hors d’Egypte tandis que les personnes qui le suivent se plaignent qu’il ne cesse de se vanter d’avoir ouvert la mer Rouge.
Jugé offensant pour les juifs et les musulmans, le dessin a provoqué de nombreuses réactions indignées, et des appels au meurtre ont essaimé sur les réseaux sociaux. Les propriétaires de Girgir ont été assignés par la justice pour blasphème vendredi 17 février. «La décision a été prise de fermer le magazine et de renvoyer tout le personnel à cause d’une caricature de mauvais goût», ont annoncé, dans la foulée, les éditeurs du journal. Ils ajoutent que «la caricature a gêné la société et nous a gênés en tant qu’entreprise de publication ». […]
Selon Ibrahim Kalin, porte-parole de la présidence, le dessin incriminé «n’a rien à voir avec l’humour et la liberté d’expression, c’est immoral et un crime de haine». Ivo Molinas, rédacteur en chef de l’hebdomadaire turc juif Shalom, a déclaré que «la caricature a franchi les limites de la liberté d’expression. Les juifs sont exposés tous les jours à la discrimination et aux discours de haine de la part des médias», tout en jugeant cependant que «la disparition de la revue est très triste, ce n’est pas une décision appropriée».