Après les polémiques du début de l’année, « Chez nous » sort enfin en salles. Loin d’être qu’un simple « pamphlet anti-FN », comme l’a écrit Florian Philippot sur la seule foi de sa bande-annonce, le film s’apparente davantage à une plongée dans cette nébuleuse d’extrême droite qu’on appelle fachosphère.
Et il décrit bien l’ambiguïté du FN face à la question d’Internet, qui tout en étant le premier parti politique français à avoir eu un site web craint aujourd’hui les débordements de ses candidats sur la Toile (les photomontages dégueulasses sur Christiane Taubira sont encore dans toutes les mémoires), et d’être ainsi assimilé à la fachosphère.
Le pitch : une infirmière à domicile (Emilie Dequenne), sorte de mère courage qui élève seule ses enfants, se retrouve enrôlée pour représenter le Bloc Patriotique aux prochaines élections, dans une ville du Nord de la France qui n’est pas sans rappeler Hénin-Beaumont.
Une séquence nous montre notre infirmière pendant une session de formation réservée aux militants. On lui conseille de livrer bataille sur Internet. Pour le formateur, “si vous envoyez un mail à vingt contacts et si chacun de ces vingt contacts l’envoie à son tour à une vingtaine d’autres contacts, ça fait des milliers de personnes touchées par un seul mail”. Il ajoute qu'”un mail, ça ne s’enlève pas comme des affiches”.
Il l’invite aussi à jouer les Fdesouche en relatant tous les faits divers qui peuvent apporter de l’eau à leur moulin. (…)