Alors que la date fatidique du 17 mars approche à grands pas, Oumma a voulu s’enquérir auprès de Nagib Azergui, Fondateur et président de l’Union des Démocrates Musulmans Français, de l’état d’avancement de sa recherche de signatures.
Sous le slogan fédérateur « L’Union fait la France », Nagib Azergui appelle à un éveil urgent des consciences, un préalable essentiel au changement. […]
Vous avez choisi d’être représenté par Kamel Messaoudi qui habite loin de la métropole, à Mayotte. Quels sont ses principaux atouts et qualités pour porter le projet de l’UDMF ?
Kamel Messaoudi, radiologue de 57 ans basé à Mayotte, illustre effectivement parfaitement le combat que porte l’UDMF depuis sa création. C’est un homme engagé sur le terrain depuis de nombreuses années, notamment à Mayotte où il œuvre à sensibiliser les Mahorais sur les difficultés liées à la santé, l’instruction et l’éducation. Il travaille notamment à la rédaction de rapports sur l’état des lieux sanitaires de l’île à destination des parlementaires et des élus locaux. Il est membre élu auprès du conseil de l’ordre départemental des médecins de Mayotte, président de la section veille et prospective auprès du conseil économique, social et environnemental du département de Mayotte. Son engagement et son expérience ne sont donc plus à prouver.
Nous évoquions à l’instant les procédés coloniaux toujours ancrés dans les mentalités et il est regrettable de voir comment les départements d’outre-mer sont aujourd’hui encore relayés au rang de colonie.
C’est un paradoxe qui perdure. Tous les candidats que nous connaissons entretiennent justement un communautarisme primaire dangereux, contraire à l’esprit républicain. Nous avons toujours affaire à une élite oligarchique composée principalement d’hommes « de race blanche », dixit Mme Morano et « de culture judéo-chrétienne ».
Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien Démocrate (PCD), fut candidat à la primaire de la droite sans que cela ne suscite des réactions hostiles. Personne ne reproche au PCD de vouloir instaurer la monarchie chrétienne en France ! On voit bien que les mentalités ne sont pas les mêmes lorsqu’il s’agit de l’UDMF, à qui l’on reproche d’emblée de vouloir « islamiser » la République.
Voilà pourquoi il est temps de changer les mentalités sur ces paradoxes en expliquant aux Français qu’un Kamel Messaoudi, issu d’un parti Démocrate Musulman, vivant à Mayotte, peut être en 2017 le président de tous les Français. Cela ne doit plus choquer personne. […]
Comment analysez-vous le phénomène de « radicalisation » d’une certaine frange de la jeunesse française et quel rôle positif pouvez-vous jouer en la matière ?
La radicalisation des esprits est devenue une tendance dans notre société, stimulée par des discours populistes et discriminants. Cela a conduit à la montée des extrêmes, à la propagation des idées et thèses de l’extrême droite, à des actes islamophobes par des individus qui pensent le plus sérieusement du monde défendre leur patrie contre « une invasion rampante », parallèlement au développement du phénomène de radicalisation chez une jeunesse française désœuvrée, qui se sait être mise à la marge de la société.
Ce radicalisme qui a conduit à des attentats sanglants depuis 2015, est un phénomène relativement récent. Il a été présenté par des « experts » comme un fait religieux, alors qu’il est surtout l’aveu d’un échec social, ainsi que la résultante d’une stratégie politicienne pratiquée depuis plus d’une décennie, consistant à jouer sur les peurs et le rejet du musulman. […]
Merci à Pythéas