Le Premier ministre Hongrois Viktor Orban, coutumier des tirades hostiles à l’immigration, a estimé mardi que “l’homogénéité ethnique” de la Hongrie devait être l’un des moteurs de croissance du pays confronté à une pénurie de main d’oeuvre.
Pour le dirigeant souverainiste, chef du parti conservateur Fidesz, l’amélioration des performances économiques du pays ne peut passer uniquement par l’amélioration de la compétitivité. “Comment y parvenir ?”, s’est-il interrogé lors d’une intervention devant la Chambre de commerce et d’industrie de Budapest. “D’abord en préservant l’homogénéité ethnique. C’est le genre de choses qu’on peut dire aujourd’hui, et pour lesquelles on était exécuté il n’y a pas si longtemps, dans la mesure il est désormais prouvé que trop de mélanges entraîne des problèmes”, a-t-il déclaré.
Au pouvoir depuis 2010, Viktor Orban s’est érigé depuis deux ans en fer de lance de la lutte contre les migrants en Europe, qu’il associe régulièrement au terrorisme et accuse de menacer la civilisation européenne. La Hongrie “ne peut pas prendre le risque de changer le fondement du caractère ethnique du pays”, a-t-il réaffirmé mardi, convaincu que cela entraînerait une “dépréciation de sa valeur” et mènerait au “chaos”.
Il a également mis en garde contre le recours à des travailleurs étrangers alors que Budapest est confronté à un problème croissant de pénurie de main-d’oeuvre, lié à une démographie en berne et une forte émigration.
“Je n’aimerais pas voir le pays se trouver dans une situation où les emplois faiblement qualifiés ne sont confiés qu’à des étrangers (…) Nous devons nous-mêmes pouvoir effectuer les tâches nécessaires à ce que la nation fonctionne, qu’il s’agisse de nettoyage de toilettes ou de recherche nucléaire”, a ajouté le Premier ministre.