« C’est quand même grave ce que vous avez fait Monsieur », s’indigne Didier Suc, président du tribunal correctionnel de Toulouse devant Mourad, 18 ans, Marocain en situation irrégulière.
Jeudi soir, une brigade composée de trois policiers était en mission de surveillance dans le quartier de la Reynerie. Là, ils ont aperçu un chauffard qui roulait à vive allure et qui a grillé un feu rouge sous leurs yeux (nos éditions précédentes). Ils ont décidé de le contrôler mais il ne s’est pas laissé faire. Bloqué à l’avant par le fourgon de police, il a fait marche arrière et s’est lancé dans une folle course-poursuite. À toute vitesse sur un parking, il a heurté les barrières ce qui a entraîné l’arrêt de son véhicule. Les policiers ont mis pied à terre mais l’individu a redémarré.
Dans sa fuite, il a heurté le chef de bord du fourgon de police au niveau du genou et un autre policier au niveau du bras. Ce dernier a même été traîné au sol sur quelques mètres avant de se retrouver coincé entre la voiture du suspect et la barrière de sécurité. Comme si cela ne suffisait pas, une vingtaine d’individus est sortie pour venir « caillasser » les policiers qui ont dû partir séance tenante.
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Ce chauffard est Mourad Ben Allie. Maigre, veste noire et barbe naissante, il jure n’avoir pas reconnu les policiers. « Je n’ai rien contre la police », se justifie-t-il. Toujours est-il que les conséquences sont lourdes pour le policier blessé. Une attelle et six jours d’interruption totale de travail. Ce dernier, ainsi que ses collègues, sont tous présents pour témoigner (…)
Le procureur Patrice Michel s’agace : « Ce comportement n’est pas normal dans une société civilisée et ce dossier est emblématique du travail quotidien et difficile des policiers qui, en plus des violences, se font caillasser, simplement parce qu’ils sont policiers ». Il ne manque pas de relever la mention présente sur le casier judiciaire de Mourad pour refus de se soumettre à une mesure d’expulsion. Il requiert 3 à 4 ans de prison ferme avec maintien en détention.
Me Djammen Nzepa pour la défense plaide plutôt pour un « mauvais choix au mauvais moment ». Le couperet tombe. Trois ans de prison ferme avec maintien en détention.