Des ONG allemandes ont appelé le gouvernement d’Angela Merkel à respecter ses engagements européens en matière d’accueil de réfugiés venant de Grèce et Italie, dénonçant “une politique de repli sur soi” opérée selon elles par Berlin.
“Les places d’accueil sont vides, on a les avions mais il manque la volonté politique” d’accueillir des réfugiés coincés en Grèce ou en Italie, a assuré le dirigeant de l’ONG Pro Asyl, Günter Burkhardt.
L’Allemagne a refermé ses portes après les avoir ouvertes à plus d’un million de migrants en 2015 et 2016. Elle n’a pris en charge que 2.042 réfugiés dans le cadre d’un programme de relocalisation défini par l’Union européenne alors que Berlin s’était engagé à en accueillir 27.500 d’ici septembre.
“Le gouvernement allemand et les autres pays de l’Union européenne doivent tenir leurs promesses et mettre à disposition rapidement des places de relocalisation depuis la Grèce ou l’Italie”, a également réclamé Florian Westphal, responsable de Médecins sans frontières en Allemagne.
Les Vingt-Huit s’étaient mis d’accord en septembre 2015, au moment de l’arrivée de centaines de milliers de Syriens et Irakiens sur les côtes grecques et italiennes, pour se répartir 160.000 réfugiés d’ici septembre 2017.
Ils entendaient ainsi alléger le “fardeau” de la Grèce et de l’Italie, portes d’entrée dans l’UE pour ces réfugiés fuyant les guerres ou la misère.
Mais de nombreux pays ont trainé des pieds pour appliquer cette décision, au point que sur les 160.000 places promises, moins de 10% (11.966) ont effectivement été mises à disposition, selon la Commission européenne.
La France a jusqu’ici été le pays qui en a le plus accepté venant de Grèce (2.445) mais d’autres comme l’Autriche, la Hongrie ou le Danemark n’en ont pris aucun en charge jusqu’ici.
L’Allemagne, “ce pays, au centre de l’Europe, avec sa puissance économique, veut nous expliquer qu’il n’est pas possible d’accueillir à court terme 27.500 personnes, c’est ridicule!”, a dénoncé M. Burkhardt.
Une pétition rassemblant quelque 50.000 signatures pour demander que des réfugiés coincés depuis un an en Grèce soient admis en Allemagne devait être remise au ministère de l’Intérieur.
“Certains de ces réfugiés en Grèce attendent depuis longtemps de pouvoir retrouver leur famille en Allemagne”, a souligné Renate Vestner-Heise, à l’origine de la pétition.