Emmanuel Macron a présenté son programme ce jeudi. Pour Céline Pina, le candidat d’En Marche! a montré qu’il avait le caractère pour apporter un changement, même s’«il reste encore du travail». Elle analyse les points forts et points faibles du candidat.
Céline Pina est ancienne conseillère régionale d’Ile-de-France. Elle a notamment dénoncé la progression rampante du salafisme et la complicité de certains élus dans les banlieues.
“L’islamisme, ce n’est pas une invasion de barbus, c’est beaucoup plus insidieux” ( Marianne, 18/04/2016
Il y a encore du travail mais il fait partie de ceux dont l’intelligence et la jeunesse peuvent permettre bien des progressions. C’est en tout cas ce que je lui souhaite et surtout ce que je nous souhaite puisqu’il paraît aujourd’hui être le plus à même d’empêcher une victoire du FN.
Comme beaucoup j’attendais néanmoins cette présentation de programme. D’abord parce qu’à regarder Emmanuel Macron dans le début de sa campagne, on pouvait craindre que le candidat ait tellement à cœur de plaire à ses différents interlocuteurs, qu’il n’adapte chacun de ses discours à la personne qu’il avait en face. D’où les prises de positions inutilement polémiques sur l’assimilation de la colonisation à un crime contre l’humanité, position prise en Algérie, pays où la mise en accusation permanente de la colonisation est la martingale du pouvoir algérien pour ne pas rendre compte à son peuple de son action ou les réactivations des tensions liées à la Manif pour Tous, pour parler à un électorat de droite qu’il pouvait toucher sans ranimer de biens stériles polémiques. L’inutilité de cette huile jetée sur des feux certes mal éteints, mais plus sous les projecteurs, a surpris. […]
Il ose également assumer la réaffirmation du régalien, même s’il n’en tire pas toutes les conséquences et est le seul qui dès son introduction prend en compte la violence des attentats que la France a subie. Il ne va pas jusqu’à poser ouvertement la question du projet politique islamiste qui travaille à déstabiliser la république et organise la sécession de pans entiers de notre population dans certains quartiers. Il met ainsi beaucoup en avant les discriminations (réelles). Mais oublie la culture de la victimisation et de l’excuse (qui ne sont pas moins réelles). Il ne regarde pas en face les conséquences de l’idéologie des frères musulmans et des soi-disant indigènes de la république, qui en cultivant la haine de l’État et de la société, caricaturés comme oppresseurs et racistes et en instrumentalisant la religion pour en faire l’identité unique et absolue de ceux qu’ils veulent placer sous leur emprise, travaillent à un funeste détricotage de la Nation. […]
Rompre avec cet esprit de division qui est devenu le cœur du clientélisme électoral fait partie de la moralisation de la vie politique. Il permettra de mettre fin au déni et à l’aveuglement face à la montée de l’islam politique et arrêtera l’irrésistible ascension de Marine Le Pen. Laquelle se nourrit plus de la lâcheté d’une grande partie de la classe politique face à la montée de l’idéologie islamiste que de l’adhésion à un modèle identitaire figé, fermé et xénophobe. […]