Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi est, ce dimanche, l’invité politique de “MuslimPost”. Suite à la sortie de son livre « Il faut tout changer », une série d’entretiens avec Maurice Szafran (éditions Albin Michel), l’ancien maire de Nice, désormais adjoint, aborde avec nous tous les sujets qui le fâchent habituellement, de l’organisation du culte musulman au halal, en passant par ses relations avec Israël et l’image d’islamophobe qu’il renvoie auprès de la communauté. Il précise également que son “ennemi” c’est le Front national.
Il faut aujourd’hui rassembler, apprendre aux enfants à vivre ensemble. Ce sont des enfants de la République. Mais pour le reste, chacun fait ce qu’il veut, comme il l’entend. La religion, dans l’éducation, a un rôle important pour compléter l’éducation nationale elle-même;
Vous êtes régulièrement accusé d’être islamophobe. Est-ce que cela vous touche, en tant qu’homme ?
Toute critique me touche. Si je restais insensible, je ne serais pas un être humain, un démocrate, un homme de convictions et de valeurs. Maintenant, je banalise vite ces critiques car je sais qu’elles sont politiquement orientées. Je regarde et vois d’où elles viennent. Elles viennent de gens qui cherchent la provocation, de faux comptes – on sait comme internet est organisé – et, d’un autre côté, du Front national qui est mon premier ennemi et qui dit que j’en fais trop pour la communauté musulmane. A l’inverse, quelques adversaires à gauche, plus engagés, veulent récupérer des voix de musulmans et essaient de me faire passer pour quelqu’un que je ne suis pas. Je sais faire preuve de discernement au milieu de tout cela. […]
A vous entendre, vous êtes plutôt un allié des musulmans…
J’ai croisé, lors du dîner du CRIF, l’imam Chalghoumi, qui m’est tombé dans les bras et qui m’a dit : « C’est formidable tout ce que tu fais pour nous ! ». […]
L’institut Montaigne a indiqué que 28 % des musulmans de citoyenneté française reconnaissaient la suprématie des lois de la religion sur les lois de la République. On a parlé de ça en disant : « Vous vous rendez compte ? » On m’a invité pour demander ce que ça m’inspirait, en espérant que je cogne. Mais j’ai dit : « Ce qui m’inspire, c’est que 48 % disent se reconnaître avant dans les lois de la République ». […]
Aujourd’hui, qui sont vos ennemis ?
J’ai un ennemi, c’est le Front national. D’ailleurs, je le redis : si François Fillon n’est pas au second tour, j’appellerai à voter pour celui qui sera au second tour contre Marine Le Pen. Sans hésitation.
Je sais les ravages de la pensée du Front national sur l’histoire de mon pays. C’est ce que je crains de pire. Mon combat politique est là aussi, je vois cette montée dont les médias se soucient très peu. Ils sont indulgents à l’égard de ce que les membres du Front national sont, de ce qu’ils incarnent et de ce qu’ils proposent.
Merci à Pythéas