Silencieux depuis des mois, comme en retrait de la vie politique depuis son renoncement à se présenter à la présidentielle, Nicolas Hulot a reçu Le Parisien dans les bureaux de sa fondation, à Boulogne (Hauts-de-Seine). Oui, confie-t-il, même dans l’ombre, il joue un rôle actif dans cette campagne… et inspire les programmes de trois candidats : Hamon, Mélenchon et Macron. Il affirme vouloir rester “neutre” et ne soutenir aucun candidat avant le 1er tour.
Si Marine Le Pen est au second tour, vous appellerez à voter contre elle ?
« Comme je fais partie de celles et ceux qui craignent que nous nous réveillions un matin avec un parti d’extrême droite au pouvoir, si la menace est véritablement sérieuse, je ne ferme aucune porte mais j’espère ne pas avoir à sortir de ma neutralité ».
Présidentielle 2017. Nicolas Hulot ne… par leparisien
Etes-vous satisfait de l’accord entre Jadot et Hamon ?
Yannick a été courageux car il a fait une campagne difficile. Et ce qu’il a obtenu de Benoît Hamon est vraiment bien. Quant au parti écologiste, je pense qu’il faut rebâtir quelque chose de complètement nouveau. Parce que ça ne fonctionne plus. Ils portent une cause magnifique mais visiblement elle n’est pas reçue.
Et les autres candidats ?
Mélenchon a fait preuve d’un éveil que d’autres n’ont pas opéré. Entre lui, Hamon et Macron — converti de manière beaucoup plus récente et moins spontanée à mon avis — il y a une émulation.
Et à droite ?
Je déplore qu’une grande formation comme les Républicains développe une forme d’aversion envers l’écologie. Il y a eu un moment d’enthousiasme, avec Sarkozy et le Grenelle de l’environnement. Mais ils n’ont pas été rémunérés en termes électoraux et ils sont revenus à une indigence dans leur approche.
Fillon ne s’y intéresse pas ?
Je m’étonne qu’un homme qui se revendique comme catholique n’ait pas été imprégné par l’encyclique du pape qui sacralise cette cause, dressant un constat accablant et inquiétant. […]